Terriblement déçu, le coach de la sélection nationale de judo a perdu son self-control hier, à la fin du combat de son protégé Mounir Benamadi, qui a perdu contre l'Ouzbek Sharipov. Il a carrément accusé l'arbitre d'avoir favorisé l'adversaire de Benamadi. Vociférant et gesticulant, Ahmed Moussa est sorti de la salle extrêmement énervé. “C'est de la hogra”, hurlait-il. “Ce n'est pas possible. On ne peut pas laisser passer trois fautes sans les sanctionner”, a expliqué Ahmed Moussa, incapable de se retenir. Il est allé même très loin en s'interrogeant : “C'est parce que nous sommes des Arabes qu'ils sont injustes avec nous ?” “L'Ouzbek a commis trois fautes toutes passibles de sanction. Il a notamment retenu Mounir par son pantalon durant plus de cinq secondes, ce qui aurait dû lui valoir un shido”, a indiqué l'entraîneur national, qui avait toutes les peines du monde à retenir sa colère. Une telle sanction aurait rétabli l'équilibre au tableau d'affichage, car en fin de compte, la victoire est revenue à Sharipov par un écart d'un seul point, soit un shido. Incapable de se retenir, il continuait à protester avec véhémence dans la zone mixte, où les journalistes prenaient les déclarations des judokas et de leurs entraîneurs. Il a fallu l'intervention du président de la Fédération algérienne de judo, Mohamed Meridja, pour que Moussa se retienne un peu. En sa qualité de président de la commission éducation de la Fédération internationale de judo, Meridja ne pouvait se taire devant la réaction de l'entraîneur algérien. “C'est un trio de trois arbitres qui a dirigé en concertation le combat. On ne peut remettre en question leur décision”, a-t-il déclaré. “Ce sont des décisions irrévocables. Donc, il est inutile de contester, surtout de cette façon”, dira Meridja. Entre-temps, il a paré au plus pressé en prenant en aparté Ahmed Moussa, pour lui dire de maîtriser ses nerfs, car cela ne servait à rien de protester de cette façon. Selon lui, en contestant de cette manière, Ahmed Moussa s'exposait à des sanctions. Le comble dans l'histoire, est que c'est Mohamed Meridja, en sa qualité de premier responsable de la commission éducation de la FIJ, qui se serait retrouvé obligé de le sanctionner. Il n'en demeure pas moins que sur le tatami, Mounir Benamadi n'a pas trop osé face à un adversaire très véloce. Très agile, l'Ouzbek était intenable, tout en étant à l'affût de la moindre erreur du judoka algérien. Il a même failli le surprendre par ippon dans la dernière minute du combat. En dépit de sa victoire lors du premier combat face à l'Australien Steven Brown au premier tour par ippon, Mounir Benamadi n'a pu participer aux repêchages, parce que son vainqueur, l'Ouzbek, a été battu au troisième tour par un Japonais. K. A