Les responsables du FFS et du RCD ont tenu à marquer de leur empreinte la commémoration de cet acte fondateur de la République algérienne qu'est le Congrès de la Soummam. Le parti d'Aït Ahmed, qui dirige l'APC d'Ouzellaguen, a décidé de mettre le paquet pour la circonstance. Outre la cérémonie de recueillement observée au niveau du Carré des martyrs, les élus locaux du FFS n'ont pas lésiné en moyens, puisqu'ils ont fait appel à tous les cadres et autres militants du parti afin de réussir leur sortie d'Ifri. À vrai dire, le FFS aura réussi un coup médiatique, dès lors qu'il a pu mobiliser ses troupes autour du meeting animé hier matin, par son premier secrétaire national, au niveau du quartier populaire des 50-Logements, en plein centre-ville d'Ouzellaguen. Fidèle à son discours offensif, Karim Tabbou s'en prendra de prime abord, au pouvoir qu'il accuse d'être “le seul responsable de la situation de blocage et de verrouillage qui caractérise la vie politique du pays”. Abordant la question sécuritaire qui connaît ces derniers jours une recrudescence effroyable, l'orateur critiquera d'une manière très virulente la politique entreprise par les décideurs algériens depuis 1992 à ce jour, affirmant que “la violence est la dernière carte du régime algérien dont les différents clans s'entredéchirent par la population interposée”. Le responsable du FFS reviendra ensuite sur les différents crimes politiques commis depuis le déclenchement de la Révolution à nos jours, en exigeant de faire “toute la lumière sur les assassinats successifs perpétrés depuis la mort de Abane Ramdane (…)”. Karim Tabbou dénoncera, en outre, la politique de répression menée par le pouvoir contre toute voix protestataire. Il citera, à titre d'exemple, le cas des enseignants contractuels qui “ont été brutalisés par la police, ainsi que les différentes marches initiées par des syndicalistes, qui ont connu le même sort”. À noter qu'à l'issue de ce meeting auquel ont pris part des militants issus de nombreuses wilayas du pays, la foule a été conviée à se rendre au village d'Ifri, situé à 8 kilomètres du chef-lieu communal, où une gerbe de fleurs a été déposée à la mémoire des martyrs. En plus des membres de la direction nationale du parti, l'on a remarqué la présence de plusieurs élus locaux dont le P/APW de Béjaïa. Par ailleurs, le RCD qui constitue aussi une force politique bien ancrée dans la région, ne pouvait évidemment rester en marge d'un événement aussi important. En effet, une forte délégation conduite par le chef de groupe parlementaire, Boubekeur Derguini, s'est déplacée dans la matinée d'hier à Ifri, devenu en l'espace d'une journée un lieu de pèlerinage qui n'a cessé d'attirer des visiteurs venus de partout. Arrivés à l'entrée du village d'Ifri, les militants du RCD ont improvisé une marche silencieuse jusqu'à l'esplanade abritant le Musée et le monument historique. Sur les lieux, les députés Derguini et Mira en compagnie du président du bureau régional du RCD, le Dr Kessas Laâziz, ont été conviés à déposer une gerbe de fleurs au niveau de la stèle érigée à la mémoire des martyrs de la Révolution algérienne. KAMEL OUHNIA