Devant le mouvement de réprobation mondiale suscité par les derniers attentats suicide, dont l'essentiel des victimes était des civils, il est fort probable que les responsables de l'organisation terroriste tentent de se dédouaner. Dans un enregistrement sonore diffusé hier par la chaîne qatarie Al-Jazeera, le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique a revendiqué les récents attentats de Boumerdès et de Bouira, qui ont fait une soixantaine de morts et autant de blessés. Bien plus, Salah Abou Mohamed, qui s'est présenté comme le responsable de la communication de l'organisation de Droukdel, a annoncé que ces attentats ont été commis en représailles après l'élimination, le 8 août 2008 par les forces de sécurité, de 12 terroristes à Béni Douala, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Pour ce dirigeant terroriste, les deux attentats s'inscrivent dans le cadre d'une campagne baptisée “Expédition de la vengeance” qui a pris fin, précise-t-il, le 20 chaâbane (mois lunaire), correspondant au 21 août. Dans son enregistrement, l'organisation de Droukdel a menacé le gouvernement de riposter énergiquement à toutes les opérations des forces de sécurité contre ses éléments. Elle a aussi nié de s'en prendre aux civils même si la quasi-totalité des victimes de ses dernières actions sont des civils. Curieusement, les raisons avancées par le GSPC pour justifier l'horreur des derniers attentats suicide recoupent celles annoncées par le ministre d'état, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Yazid Zerhouni, qui, lors de son déplacement à Zemmouri le lendemain de l'attentat qui a secoué cette localité, a soutenu que “cet attentat peut être interprété comme une réaction des groupes terroristes après l'opération menée contre eux récemment par l'armée et les forces de sécurité à Béni Douala”. Si, par le passé, le GSPC avait toujours revendiqué les actions d'éclat menées par ses éléments comme ce fut le cas suite à l'attentat suicide de Tizi Ouzou, le 3 août où un commissariat des Renseignements généraux a été pris pour cible ou encore celui de Zemmouri El-Bahri, le 10 août, ayant visé une caserne des garde-côtes et des éléments de la Gendarmerie nationale, la nouveauté, avec sa revendication d'hier, réside dans cette annonce d'une campagne de représailles, mais aussi la fin de cette même campagne. Quelle interprétation en faire ? Il se peut que le GSPC veuille se donner la posture d'agressé qui n'a fait que réagir “légitimement” à une attaque dont il a fait l'objet. Devant le mouvement de réprobation mondiale suscité par les derniers attentats suicides, dont l'essentiel des victimes était des civils, il est fort probable que les responsables de l'organisation terroriste tentent de se dédouaner et de faire porter le chapeau aux forces de sécurité. Il n'est pas exclu, cela dit, que c'est là une ruse tactique de Droukdel et de ses sbires pour amener les Algériens à se départir de toute vigilance pour commettre, avec plus de facilité, d'autres attentats. Surtout que le Ramadhan, mois de piété que les terroristes choisissent pour répandre davantage de sang, approche. Arab Chih