Les 44 militants pacifistes, arrivés samedi par bateau, ont entamé leur tournée de dix jours par une visite dans la bande de Gaza. Cette visite coïncide avec la libération, hier, de 199 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Les militants pro-palestiniens, arrivés samedi dans la bande de Gaza par bateau, en dépit du blocus israélien, ont débuté, hier, une tournée dans ce territoire contrôlé par les membres du Hamas. Les 44 militants, parvenus samedi à Gaza à bord de deux bateaux après qu'Israël les eut autorisés à passer, entendent rester dix jours afin de visiter des hôpitaux, des universités, et des camps de réfugiés, avant de reprendre la mer pour Chypre. “Nous sommes enthousiasmés d'être ici”, a confié Greta Berlin, une Américaine de 67 ans, fondatrice de Free Gaza Movement (mouvement “Liberté pour Gaza”), qui a organisé le voyage. “Nous ne pouvions le croire lorsque nous avons aperçu la côte”, a-t-elle dit aux journalistes. “C'est un petit pas pour l'humanité mais un grand pas pour la Palestine”. La majorité des 44 militants qui ont été invités à rencontrer Ismaïl Haniyeh, le Premier ministre du gouvernement du Hamas, sont Américains et Britanniques, y compris Lauren Booth, belle-sœur de l'ex-Premier ministre, Tony Blair, le représentant du Quartette pour le Proche-Orient. Un Israélien, Jeff Halper, qui anime un comité contre la destruction de maisons palestiniennes, fait aussi partie du groupe. Leur objectif était d'attirer l'attention sur le sort des 1,5 million de Palestiniens. Israël a imposé un blocus sur la bande de Gaza, restreignant sévèrement le passage des marchandises et encore plus des personnes depuis juin 2007, date du coup de force du Hamas aux dépens du Fatah, le parti rival du président palestinien Mahmoud Abbas. Le Hamas, qui soutient la lutte armée, est considéré par Israël, les états-Unis et l'Union européenne comme une “organisation terroriste”. Toutefois, Israël et le Hamas observent une trêve depuis le 19 juin qui s'est traduite par un allégement du blocus. Le Mouvement Liberté pour Gaza a été fondé il y a deux ans et regroupe notamment des défenseurs des droits de l'Homme, des travailleurs humanitaires et des journalistes, selon son site (freegaza.org). Suite aux accords d'autonomie avec l'Autorité palestinienne, Israël contrôle l'accès par la mer et par l'air de Gaza, évacuée en 2005 par son armée. Par ailleurs, Israël va libérer 199 prisonniers palestiniens en geste de soutien au président palestinien Mahmoud Abbas, a déclaré dimanche l'administration pénitentiaire. Ces “prisonniers seront relâchés dans la matinée, après avoir été transférés ces derniers jours au centre de détention d'Ofer”, près de Ramallah (Cisjordanie), au nord de Jérusalem, a indiqué l'administration dans un communiqué. Les détenus, “qui ont passé des examens médicaux et rencontré des délégués de la Croix-Rouge (CICR), seront transférés au barrage routier de Bitunya”, est-il encore précisé. La décision de libérer “plus de 150 prisonniers palestiniens” avait été prise début août, à l'issue d'une réunion entre le Premier ministre Ehud Olmert et Abbas. La date du 25 août avait alors été évoquée. De son côté, l'Autorité palestinienne a émis l'espoir que ces libérations, qui concernent notamment deux Palestiniens condamnés pour des attentats meurtriers, constituent un précédent. “Israël a jusqu'à présent refusé de libérer des prisonniers accusés d'avoir commis des attaques meurtrières. Le fait qu'il en libère à présent montre que les critères ont changé et ouvrent la voie à d'autres libérations”, a affirmé à la presse le ministre palestinien en charge du dossier des prisonniers, Ashraf al-Ajrami. Les 199 détenus appartiennent presque tous à des groupes liés au mouvement Fatah, dirigé par le président Abbas. Aucun ne fait partie du mouvement islamiste rival Hamas, au pouvoir à Gaza, ni du Jihad islamique. DJAZIA SAFTA/AGENCES