C'est une affaire qui n'a pas besoin de bruit. Ainsi justifia le ministre de la Communication, l'absence d'une réaction officielle à l'arrestation par la PAF française du diplomate Mohamed Ziane Hasseni le 14 août dernier. M. Boukerzaza considère qu'il s'agit d'un “regrettable événement” que les autorités algériennes ont vite pris en charge en prenant attache avec les autorités françaises pour les informer de la méprise. Pour autant, le silence officiel n'a pas manqué de susciter des interrogations sur l'affaire et diverses lectures sur “le probable rôle joué par l'appréhendé” dans l'assassinat de l'avocat Ali Mecili. Une cellule de crise a été immédiatement installée au ministère des Affaires étrangères pour suivre l'affaire et tous les services de l'ambassade instruits. Il s'agissait pour le gouvernement algérien, qui est “sûr et convaincu de l'innocence du diplomate”, d'apporter les arguments démontant l'accusation, de travailler sur ce plan tout en évitant une polémique, a estimé, hier, le porte-parole du gouvernement, lors du point de presse hebdomadaire qui suit le Conseil de gouvernement. D'ailleurs, a-t-il affirmé, le gouvernement s'est chargé de constituer un groupe d'avocats pour le défendre. Par souci d'éviter une brouille avec Paris, le gouvernement a opté pour une gestion silencieuse même s'il considère l'événement comme “une humiliation”. Le ministre demeure, cependant, convaincu que la justice française confirmera qu'il y a bien eu erreur et que M. Mohamed Ziane Hasseni sera rétabli dans ses droits et retrouvera sa considération. Et en attendant le verdict, le diplomate restera assigné en résidence à l'ambassade d'Algérie à Paris jusqu'au jour du procès. Cela dit, quelle que soit l'issue du procès, l'affaire de Hasseni qui a fait réagir les amis et la famille de la victime, Ali Mecili, ainsi que de nombreux cadres et diplomates qui ont connu le cadre et nié son implication dans l'assassinat, l'affaire Mecili est revenue sur le devant de la scène 21 ans après dans toute sa complexité avec ses zones d'ombre, les erreurs de son instruction et les doutes quant aux implications des autorités des deux Etats à l'époque. D'ailleurs, immédiatement après l'annonce de l'arrestation du diplomate, le FFS et l'avocat de la famille de la victime ont salué la police française et souhaité que la justice soit enfin faite. Ces derniers ne vont certainement pas se taire malgré le démenti et même si la justice arrive à réparer “l'humiliation” de Hasseni. Le gouvernement aura, peut-être, réussi à gérer en douceur une affaire aux relents d'un scandale diplomatique, mais incidemment à remettre sur la table le dossier de la liquidation physique des opposants. D. B.