C'est un incident regrettable », a déclaré le ministre de la communication, Abderrachid Boukerzaza, en réaction à l'arrestation, en France, du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni accusé de « complicité » dans l'assassinat, en 1987, de l'ancien responsable du FFS, Me André-Ali Mecili. Mohamed Ziane Hasseni, arrêté le 14 août à Marseille (France), a subi, selon le ministre, un traitement humiliant de la part de la police française. Intervenant lors d'une conférence de presse animée, hier à Alger, le ministre de la communication s'est dit convaincu que la justice française confirmera « non pas l'implication du diplomate dans cette affaire, mais le traitement humiliant, dont il a été victime après son arrestation ». L'orateur a expliqué le silence des autorités algériennes sur cette arrestation par leur volonté « d'éviter la polémique, en laissant à la justice française l'occasion de le réhabiliter sur la base de preuves irréfutables ». « Les juges français vont se prononcer sur ce cas dans un proche avenir », a-t-il enchaîné. Pour lui, les autorités algériennes n'ont pas croisé les bras après l'arrestation du diplomate, puisqu'une cellule de crise a été installée au ministère des Affaires étrangères dès l'éclatement de cette affaire et un groupe d'avocats a été constitué pour défendre Hasseni. Les services de l'ambassade d'Algérie à Paris, a-t-il dit, ont également été mobilisés et les autorités algériennes ont présenté aux autorités françaises les preuves de l'humiliation subie par le diplomate algérien. « Mohamed Ziane Hasseni a été libéré le lendemain de son arrestation par la police des frontières française et il demeure à Paris en attendant la décision de la justice française », a indiqué encore le ministre. Pour rappel, la justice française a lancé, le 7 décembre 2007, un mandat d'arrêt international contre deux Algériens responsables présumés de l'assassinat de Ali Mecili, Abdelmalek Amellou et Mohamed Ziane Hassani (et non Mohamed Ziane Hasseni). Après l'arrestation du diplomate, d'anciens responsables du DRS ont réagi. Après Hicham Aboud, qui avait parlé d'« une méprise », l'ancien colonel du DRS Mohamed Samraoui a réagi lui aussi. Dans une déclaration publiée hier via le blog du FFS, Mohamed Samraoui adopte la prudence sur l'identité du diplomate algérien arrêté. « N'ayant pas été confronté à la personne arrêtée, je ne peux évidemment émettre une quelconque opinion sur cette affaire. Par contre, je me tiens à la disposition de la justice pour apporter mon témoignage », a-t-il lancé. Outre ces deux hommes, l'avocat français Jacques Vergès a, rappelle-t-on, qualifié dimanche l'arrestation du diplomate algérien de « scandale ».