Le Canard Enchaîné laisse entendre dans son édition d'hier que les insurgés qui ont tendu une embuscade meurtrière à des soldats français en Afghanistan le 18 août avaient été avertis de leur venue, peut-être par leur interprète. “Quelques heures avant le départ en opération, le 18 août, (...) l'interprète qui devait accompagner cette petite troupe avait disparu”, écrit l'hebdomadaire. “Le simple bon sens aurait dû conduire ses chefs à craindre qu'il n'ait alerté les insurgés de l'arrivée de cette "patrouille"”, lit-on dans l'article, signé par le rédacteur en chef, Claude Angeli. “À Paris, écrit-il plus loin, on admet que les insurgés avaient été avertis, soit par l'interprète disparu, soit par des policiers ou par des soldats afghans”, ajoute le Canard, à propos de l'embuscade dans laquelle, le 18 août, dix soldats français ont trouvé la mort. Le Canard croit, en outre, savoir que “dès le début de l'embuscade, quatre militaires français ont été faits prisonniers et exécutés par les insurgés”. L'article du Canard Enchaîné paraît au lendemain de l'audition de deux ministres, celui de la Défense, Hervé Morin, et son collègue des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, par les commissions de Défense et des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale sur les circonstances de l'embuscade. D. S.