La raison de cette diminution est due à la réussite du programme de prévention de ce fléau dont le taux de couverture de la première campagne de pulvérisation des produits chimiques a atteint 96% du territoire de la wilaya. Les cas de la leishmaniose cutanée n'ont épargné ni les zones urbaines ni rurales dans la wilaya de Laghouat pour y sévir violemment depuis le début de l'année 2008, en dépit des instructions du ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, données aux collectivités locales quant à l'élaboration et la mise en œuvre des programmes de prévention susceptibles d'éradiquer les causes des maladies ayant trouvé des milieux de culture favorisant leur propagation. Les services de la prévention de la wilaya de Laghouat ont fait état de 475 cas de leishmaniose depuis le début de l'année en cours dont 312 durant le premier trimestre. Comparée à la même période de l'année 2007, la wilaya de Laghouat avait enregistré 791 cas, soit une diminution d'environs 37%. Pour la direction de la santé de la wilaya de Laghouat, la raison de cette diminution est due à la réussite du programme de prévention de ce fléau dont le taux de couverture de la première campagne de pulvérisation des produits chimiques a atteint 96% du territoire de la wilaya. Selon les sources de Liberté, cette opération connaît une rallonge de deux semaines pour enclencher la deuxième phase de cette campagne. Pour la commune de Laghouat, l'opération a débuté le 24 du mois passé. Le phlébotome, qui transmet cette protozoose, a été détecté, selon un élu de l'APC de Laghouat, dans la région de Bouchaker et Lemhafir. Cependant, la situation reste plus qu'inquiétante alors qu'on sait que déjà l'année passée, la wilaya de Laghouat s'est distinguée en occupant la deuxième place après la wilaya de Djelfa, dans le classement des wilayas du pays les plus touchées par ce fléau, avec quelque 1 200 cas détectés pour la plupart dans les territoires des communes de Ksar El-Hirane et de Laghouat. Comparé à l'année 2004, il n'a été enregistré que 176 cas à l'échelle de la wilaya. C'est, semble-t-il, un phlébotome qui transmet cette protozoose. Pour réduire le contact avec les phlébotomes, les experts recommandent de recourir à des moyens mécaniques, par exemple, installer une moustiquaire autour du lit et aux portes et fenêtres. Si l'on veut se protéger contre les phlébotomes, qui sont beaucoup plus petits que les moustiques, il convient d'utiliser une moustiquaire à mailles très fines (au moins 18 trous au pouce linéaire, certaines sources recommandent même un maillage encore plus fin). La progression des foyers de la leishmaniose dans le territoire de la wilaya devient inquiétante. Pour beaucoup de spécialistes en hygiène publique, cette maladie est due à la dégradation de l'environnement suite à l'urbanisation anarchique et non-planifiée, l'industrialisation incontrôlée, les pratiques agricoles non-viables et la croissance rapide du secteur informel. Un état de fait dont les risques provoquent depuis quelques années, une réémergence inquiétante de certaines maladies à transmission hydrique et animale. En effet, la majorité des quartiers des villes de Laghouat sont caractérisés, malheureusement, par le manque flagrant d'hygiène du milieu et des extensions anarchiques d'habitations dans des zones urbaines et le déficit chronique en réseau d'assainissement. Les maladies qui sévissent dans notre pays, comme la leishmaniose, le paludisme et la fièvre boutonneuse sont devenues de véritables problèmes de santé publique, alors que d'autres atteintes, jusque-là inconnues, ont fait leur apparition comme la leptospirose et la légionellose. Les enfants en bas âge semblent les plus touchés par la leishmaniose. L'institut national de la santé publique a enregistré, l'année passée, une régression de cette maladie de l'ordre de 0,5 cas pour 100 citoyens à l'échelle nationale. Ainsi, 1,14 de ce fléau a atteint les enfants âgés d'à peine quatre ans et 0,85 ceux âgés entre 5 et 9 ans. L'épidémie de la leishmaniose de 2005 et les 30 225 cas recensés sont encore dans les mémoires, alors qu'entre 2000 et 2004, 54 145 autres ont été recensés. Le seuil de 13 000 cas a été dépassé en 2007. Pourtant, la prévention reste toujours le moyen le plus efficace, selon les spécialistes. Une opération dont les collectivités locales devraient en saisir l'importance à travers l'assainissement des caves inondées, la construction écologique, le rationnement des interventions, mais aussi la nécessité de veiller à la protection de l'environnement. En sus de la leishmaniose, les services de la prévention sanitaire de la wilaya de Laghouat ont enregistré au 18 août passé, 376 cas de fièvre maltaise dont 120 cas détectés durant le premier semestre. Une diminution sensible comparativement à la même période de l'année précédente où l'on a enregistré 768 cas où l'on se souvient, le chef-lieu de la commune de Laghouat s'en était distinguée par 22 cas, 16 cas à Ksar El-Hirane, 11 à Aflou, 17 à Hassi-Dellaâ, et 9 cas à Bennaceur Ben-Chohra. Le caractère agropastoral de la région aidant, l'origine de cette maladie est certainement contrôlée par les services vétérinaires compétents. Quant à la consommation du lait de chèvre et de brebis non vaccinées, d'une part, et dont le lait est exposé aux piqûres scorpioniques, d'autre part, 523 cas ont été recensés au 18 août passé contre 595 durant la même période de l'année passée. BOUHAMAM AREZKI