Le président égyptien déchu Hosni Moubarak est sorti de son silence pour se défendre contre les accusations adressées par de larges franges de l'opinion, et aujourd'hui par la justice de son pays. Le président égyptien déchu Hosni Moubarak est sorti de son silence pour se défendre contre les accusations adressées par de larges franges de l'opinion, et aujourd'hui par la justice de son pays. Il a choisi une chaîne saoudienne, Al Arabiya, pour rejeter en bloc les accusations de corruption portées contre lui et sa famille. «Je ferai respecter mon droit légal à défendre ma réputation ainsi que celle de ma famille», a dit l'ancien «raïs» dans une longue déclaration diffusée hier par Al Arabia. Il a promis de communiquer à la justice égyptienne la liste de tous ses avoirs détenus dans son pays et à l'étranger. Moubarek se dit outré par les accusations colportés contre lui et sa famille, et se dit touché dans sa dignité d'homme d'Etat «ayant servi son pays en temps de paix et de guerre avec abnégation». Sur un ton plutôt conciliant, Moubarak revient sur les derniers événements : «J'ai choisi de quitter mon poste de président de la République et de m'éloigner de la vie politique, plaçant l'intérêt de l'Egype avant toute considération…» Il n'a, à aucun moment, dénigré le mouvement de révolte qui l'a déposé, ni n'a porté le moindre jugement négatif sur la nouvelle classe dirigeante. Cette prise de position intervient alors que des milliers de manifestants sont revenus sur la place Tahrir pour demander une purge des anciens dirigeants de l'ère Moubarak qu'ils accusent de corruption, alors que s'ouvrait au Caire le procès du fils cadet du président, Gamal, convoqué hier par le procureur général pour répondre des griefs qui sont retenus contre lui. Mais le parquet a ajourné l'audience pour des raisons de sécurité. Il est prévu aussi la comparution de l'ancien ministre de l'Habitat, Ibrahim Souleïman, qui se trouve toujours en détention. Cela dit, d'aucuns redoutent en Egypte une parodie de justice, par laquelle les nouveaux dirigeants chercheraient à s'offrir une certaine légitimité politique. Très attendu, le procès de Hosni Moubarak promet d'être haletant. Mussa A.