Une extraordinaire remontée biologique est observée depuis quelques années au niveau du Parc national de Chréa (Blida) avec la résurgence de la flore et la faune, notamment la réapparition de certaines espèces animales, nous apprend l'APS qui rapporte les propos du directeur du parc, Ramdhane Dehal. Il s'agit, précise-t-il, du singe magot, familier des gorges de La Chiffa, qui a proliféré sur une aire protégée de plus de 5.000 hectares de forêt et de maquis et la hyène rayée également très présente sur le mont de Tamesguida. Une extraordinaire remontée biologique est observée depuis quelques années au niveau du Parc national de Chréa (Blida) avec la résurgence de la flore et la faune, notamment la réapparition de certaines espèces animales, nous apprend l'APS qui rapporte les propos du directeur du parc, Ramdhane Dehal. Il s'agit, précise-t-il, du singe magot, familier des gorges de La Chiffa, qui a proliféré sur une aire protégée de plus de 5.000 hectares de forêt et de maquis et la hyène rayée également très présente sur le mont de Tamesguida. Ce phénomène, explique-t-il, est intervenu à la faveur de la réhabilitation des zones d'habitat de ces espèces qui ont retrouvé les conditions naturelles de leur évolution, à l'abri des prédateurs. La hyène rayée est une espèce qui a été inscrite sur la liste rouge des espèces menacées établie par l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Cette liste constitue l'inventaire mondial le plus complet de l'état de conservation global des espèces végétales et animales. Sur la base d'une série de critères précis, appliqués à toutes les espèces et à toutes les parties du monde, elle évalue le risque d'extinction de milliers d'espèces et de sous-espèces. La hyène rayée a été classée dans la catégorie «faible risque». Depuis 1983, elle est protégée par la législation algérienne et fait partie des espèces qui ne doivent être ni chassées ni capturées. Elle exerce le «métier» de charognard, qu'elle partage avec le vautour, consistant à nettoyer la nature des cadavres, généralement des mammifères herbivores, morts naturellement ou proies de mammifères carnivores, que son subtil odorat lui permet de déceler. Avec ses mâchoires d'une puissance extraordinaire, elle peut broyer les os les plus durs. Mais elle peut aussi attaquer des moutons, des chèvres ou des ânes, les chiens de garde n'y pourront rien, elle les tue. Quant au singe magot, appelé aussi singe d'Afrique du nord et macaque de Barbarie, et dont le nom scientifique n'est pas trop compliqué, macaca sylvanus, il se trouve également dans d'autres régions d'Algérie. On le rencontre tout au long de la route sinueuse qui mène au Cap Carbon dans le parc de Gouraya, à Béjaïa, dans les gorges de Kherrata, dans le Djurdjura et jusque dans la région de Collo-Skikda. Il est protégé par la loi algérienne et sa capture et son commerce sont interdits. En collaboration avec des scientifiques et des universitaires, la direction du parc, selon la même source, est actuellement en train de mettre en œuvre un ambitieux programme d'éthologie animale pour recenser l'ensemble de la faune locale, préserver et améliorer son milieu naturel. Cet écosystème abrite - outre le singe magot et la hyène rayée - la hyène de l'Atlas, la loutre, la belette, le chat sauvage, le chacal, la genette, le lynx, la mangouste, le porc-épic, le chacal doré (le regretté cinéaste Azzedine Meddour a consacré au chacal doré un très beau documentaire réalisé avec l'aide de Mustapha Muller, ancien directeur du parc national du Djurdjura, lui aussi décédé), le renard, le sanglier ainsi que quatorze espèces de rapaces, aigle royal, aigle de Bonelli, faucon pèlerin, vautour fauve, et une centaine d'espèces d'oiseaux dans des espaces forestiers et au milieu d'espèces florales locales rares comme le pin noir ou le cèdre de l'Atlas, le chêne vert, le chêne liège, le thuya, le pin d'Alep, le houx et l'if. Pour le plaisir des visiteurs, Chréa culmine à 1 800 mètres et offre une splendide vue sur la plaine de la Mitidja et la mer Méditerranée. Ensemble exceptionnel d'habitats écologiques, - une riche collection patrimoniale constituée de quelque 1 210 espèces, dont 816 végétales et 394 animales - le parc national de Chréa, qui s'étend sur 27 000 hectares et enjambe trois wilayas (Blida, Médéa et Aïn Defla), a été classé, en décembre 2002, comme réserve mondiale de la biosphère par le conseil international de coordination du programme sur l'homme et la biosphère (MAB), une organisation de l'Unesco. Avant lui, le parc du Tassili N'ajjer, immense étendue qui couvre 80 000 km2 au sud du pays, classé en 1986, le parc d'El Kala, classé en 1990, et celui du Djurdjura, en 1997, avaient déjà eu cette distinction. Les réserves de biosphère rassemblent des écosystèmes reconnus par le MAB. Créées en 1976, il en existe près de 400 dans 90 pays. Leur superficie varie de quelques hectares à 30 millions. Elles sont destinées à remplir trois fonctions : conservation des écosystèmes et de la biodiversité ; développement économique et humain durable ; appui logistique pour la recherche, la surveillance continue, l'éducation et l'échange d'informations. M'hamed Rebah