Lors de sa dernière visite aux infrastructures universitaires de Boumerdès, le wali a été surpris par la protestation des locataires d'un pavillon situé à proximité de la cité universitaire du campus principal. Lors de sa dernière visite aux infrastructures universitaires de Boumerdès, le wali a été surpris par la protestation des locataires d'un pavillon situé à proximité de la cité universitaire du campus principal. Ces derniers avaient fait cas du «harcèlement» qu'ils subissaient de la part du directeur des œuvres universitaires. Pour eux, «il s'agit d'un plan pour les déloger de ces habitations malgré leur appartenance sous une forme ou une autre au secteur de l'enseignement supérieur». L'avis du wali fut sans équivoque. Le problème doit se régler dans le respect de la règlementation qui régit le secteur. Un rapport avait été dressé par la sûreté de wilaya. On pensait que le dénouement de cette malheureuse affaire allait se faire rapidement. Mais voilà que le directeur de l'Onou s'illustre à nouveau et des annulations de décisions d'affectation de logements sont envoyées aux locataires avec la signature du directeur général des œuvres universitaires. Les locataires prennent attache avec la presse et crient à l'injustice. Il s'avère que lesdits logements ont été affectés en 1996 à des fonctionnaires des œuvres universitaires, au directeur du Centre de formation continue (CFC) dépendant du ministère de l'Enseignement supérieur dont une circulaire (n° 01/99 du 9 juin 99) précise explicitement son appartenance à l'enseignement supérieur et son droit à un logement de fonction au même titre que le personnel des œuvres universitaires, établissements, académies et autres de ce secteur y compris le directeur du Cosi. Ce dernier organisme tenait lieu de gestionnaire du social et tout ce qui touchait les œuvres universitaires. La restructuration accouchera de l'Onou par la suite. Ainsi, le directeur du Cosi avait toutes les prérogatives d'installer une commission, présidée par lui, chargée de l'attribution de logements. Car le directeur de l'Onou, M. Bouyahioui auprès de qui nous avons tenté de vérifier les déclarations des locataires, a mis en avant le fait que «le directeur du Cosi, M. Méziani a signé sa propre décision d'affectation». Ce que réfute l'intéressé. Soit. Les péripéties du conflit vont commencer dès 1998. Lorsque le directeur de l'Onou décide unilatéralement d'enlever la clôture qui sépare les habitations des fonctionnaires des pavillons des étudiants. Attaqué en justice par les locataires, il est sommé par une décision de justice de remettre la clôture en l'état. Mais voilà que 16 ans plus tard (le 15 mars 2011), il récidive en procédant au verrouillage de la porte d'accès, obligeant ainsi les locataires d'entrer et sortir avec leurs familles en passant par la cité universitaire au milieu des étudiants. L'affaire fut portée en référé auprès du tribunal de Boumerdès qui statua sur le déverrouillage de la porte dudit accès. Une troisième plainte sera déposée par les locataires (le 31 mars) à propos de la remise en état de la clôture et non un simple grillage de séparation. Ne s'arrêtant pas là, M. Bouyahioui enverra des correspondances à la Sonelgaz pour marquer son opposition à des demandes de branchements des locataires qui cherchaient «à s'acquitter de nos consommations et ne pas profiter des deniers publics alors que le directeur nous en empêche.» Fait corroboré par ce dernier. Mais les habitants ne sont pas au bout de leurs peines. Des décisions d'annulation de décisions d'affectation de logements leur parviennent. Parmi les locataires se trouvent également une veuve dont le défunt mari a passé toute sa vie au service de l'Onou et un retraité qui a pris beaucoup de risques dans les moments difficiles que l'Algérie a traversés. Les locataires cités plus haut et ces derniers contestent au directeur le droit d'annuler des décisions «car un intérim gère uniquement les affaires courantes. Surtout après deux prolongations de la fonction. Quant à la veuve et au retraité, la loi 12/98 su 5 août 98 article 186 leur garantit de demeurer dans leur logement.» Notre visite chez le directeur de l'Onou ne fut pas de tout repos. D'abord, il nous a reproché d'avoir visité les lieux – mais qu'a-t-il à cacher ?-. De plus, il nous a reproché de parler de l'îlot D 35, selon un document des services de recensement. Ensuite, il s'est caché derrière un : «je ne me suis pas préparé.» Mais le pire furent les contradictions flagrantes dans ses propos. Il a parlé de logements d'étudiants alors qu'un document authentique de l'Onou que nous détenons fait mention de logements de fonction. Il soutient aussi qu'il n'a pris connaissance de l'affaire que depuis quelques mois. Mais quand nous avons fait cas des deux décisions de justice (1998 et 2011), il montra une grande hostilité à notre égard en déclarant : «Vous devriez écrire ce que je vous dis et me croire, moi, pas eux. Vous êtes à leur solde.» Avant d'achever par : «Je ne vous ai pas reçu et je ne vous ai rien dit. Je retire ce que je vous ai dit.» Mais comment ne pas s'interroger dans une affaire où la justice s'est prononcée à deux reprises déjà en faveur des locataires et aux dépens de l'Onou. N'est-ce pas là une raison supplémentaire sur les tenants et aboutissants de cette affaire. En fait, M. Bouyahiaoui a tenu des propos décousus et contradictoires et même plus graves sans apporter la contradiction à ses accusateurs. Il est donc légitime de s'interroger également sur ce qu'on veut cacher. L'affaire n'est donc pas prête de s'arrêter là et un bras de fer se durcit de plus en plus entre les deux parties. Mais il ne faut pas oublier qu'il y a des familles avec des femmes et des enfants en jeu. Le 24 avril prochain, la justice jugera de la conformité ou non des décisions d'annulation des décisions de logement. Une guerre juridico-administrative a déjà commencé. Que va-t-il en sortir sur la gestion des œuvres sociales universitaires ? Car tout porte à croire que c'est là le fond du problème. Sadek