Des journalistes et des professionnels du secteur ont célébré la Journée mondiale de la liberté par un rassemblement à la place de la Liberté, sise rue Hassiba Ben-Bouali à Alger. C'est en mémoire des collègues tombés en martyrs durant la décennie noire pour que la plume et la voix algérienne ne s'éteignent pas et aussi pour un rôle des médias plus accru dans le pays que nombreux étaient les présents au rassemblement en réponse à l'appel lancé par l'Initiative nationale pour la dignité du journaliste. Ils ont convenu que «l'évaluation et la capitalisation de l'expérience vécue» permettront de mieux appréhender le rôle et la mission du journaliste dans le pays à la lumière des défis à relever et des enjeux qui en découlent. Le ministre de la Communication, M. Mehal, s'est recueilli à la place de la Liberté devant la stèle érigée à la mémoire des journalistes et des travailleurs de la presse assassinés par les terroristes durant la décennie noire, «qui ont beaucoup sacrifié pour l'Algérie et les libertés», selon ses mots. «C'est aussi un hommage à toutes les familles victimes du terrorisme et à nos confrères assassinés durant la tragédie nationale», a-t-il ajouté. S'agissant des mesures annoncées dans le discours du chef de l'Etat le 15 avril dernier, et celles émises à l'issue du Conseil des ministres de lundi, M. Mehal a déclaré qu'«elles vont ouvrir d'autres horizons à la presse nationale et élargir les espaces de la liberté d'expression en Algérie». Les perspectives de concertation et de rencontres visant l'organisation, la régulation, voire même l'amélioration des conditions socioprofessionnels des journalistes et des professionnels du secteur valoriseront sûrement le secteur. «Ces mesures sont la première étape d'un processus qui sera long», mentionne la déclaration du collectif de l'Initiative nationale pour la dignité du journaliste, lue avant que le rassemblement prenne fin. La nécessité de la création d'un haut conseil de l'information, l'adoption d'une grille de salaires nationale «digne du métier de journaliste», la réactivation du Conseil de l'éthique et de la déontologie et l'ouverture d'un «débat officiel» avec la presse algérienne sont autant de questions auxquelles il devra être répondu. Pour les rédacteurs de la déclaration, «le journaliste est aujourd'hui victime de l'absence de structures de régulation et de promotion du métier», alors que la situation de la presse nationale est qualifiée d'«anarchique». Il est à noter que le collectif en question a mis en place des ateliers en vue de se pencher sur l'ensemble des questions touchant le secteur en prévision des rencontres prévues avec l'ensemble des acteurs. Karima Bennour