«Nous abordons une étape empreinte de mutations qui nous impose d'œuvrer à trouver des espaces médiatiques qui permettent d'élargir le travail journalistique et d'informer les citoyens sans dénaturation.» C'est ce qu'a déclaré le secrétaire général du Front de libération national (FLN) à l'occasion de la tenue, au siège du parti à Alger, d'une conférence autour du thème «L'information et la problématique de mutation démocratique» dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Appelant les journalistes à exprimer leurs propositions au groupe de travail mis sur pied par le FLN en prévision de l'élaboration du nouveau code de l'information, M. Belkhadem a formulé le souhait de voir la presse nationale être l'espace de l'expression des différentes opinions «dans l'intérêt général du peuple et de la nation». Pour lui, la presse algérienne est appelée à traiter les questions intéressant le pays et les citoyens «dans leur intégralité et non d'une manière parcellaire, loin de tout dénigrement». S'agissant des réformes annoncées dont celles liées au secteur des médias et de la presse, le SG du FLN indique que «nous abordons une étape empreinte de mutations qui nous impose d'œuvrer à trouver des espaces médiatiques permettant l'élargissement du travail journalistique et d'informer les citoyens sans dénaturation». Ce qui l'amène à évoquer le traitement démesuré et excessif de l'actualité marquant la scène arabe par certains médias étrangers, occidentaux ou arabes, en soutien aux objectifs escomptés par les stratégies de certaines puissances en direction de l'espace arabe. S'agissant de l'amendement du code de l'information actuel, qui pour M. Belkhadem est «important» et il faut le mettre «au diapason des évolutions que connaît la société algérienne sur différents plans», tout en rappelant que la liberté de la presse et d'expression en Algérie «ne date pas d'aujourd'hui». L'ouverture du champ audiovisuel au privé nécessite, pour M. Belkhadem, «la mise en place d'un cahier des charges», comprendre en cela «certaines règles afin que ces chaînes ne soient pas commerciales, que leur ligne éditoriale ne soit pas en contradiction avec les valeurs de la société et son projet social». L'annonce de de chaînes thématiques devrait, selon lui, en attendant l'ouverture du champ médiatique, permettre «aux différentes composantes de la société de s'exprimer dans le respect des avis des uns et des autres». S'agissant de l'ancrage du processus démocratique dans le pays, «le rôle de la presse est primordial par sa contribution à ce processus, via une information objective loin de toute diffamation et dénaturation». Il est à noter que la rencontre de jeudi a été ponctuée par deux conférences : «Les outils de régulation de la pratique journalistique», animée par Belkacem Ahcene Djaballah, ancien directeur général de l'APS et «L'information, les réformes politiques et les TIC», présentée par Mohamed Laâgab de l'Institut de l'information et des sciences politiques de l'université d'Alger. Enfin, une cérémonie de reconnaissance aux journalistes Mohamed Abbes, ancien directeur du journal Essalam, et Si Mohamed Fodhil, ex-directeur de l'hebdomadaire El-Moudjahid, organe du FLN, a été organisé à cette occasion. Karima Bennour