Ni la journée cultuelle du vendredi et encore moins celles du repos hebdomadaire légales n'ont pu décourager les participants à assister et suivre assidûment les exposés et conférences des professeurs et spécialistes venus des quatre coins du pays. Dans la salle, il n'y avait pas uniquement des spécialistes mais aussi des généralistes et des sages-femmes accoucheuses et délivreuses. C'est pour dire que le travail de l'association des praticiens de la santé de Djelfa (APSD) est sérieux et professionnel. Pour cause, l'amphithéâtre de 300 places de l'université Ziane Achour de Djelfa s'est avéré exigu pour contenir l'ensemble des participants. Placées sous le haut patronage du wali de de Djelfa, les journées ont été lancées par le professeur Ali Choukri recteur de l'université, quant au wali, il a été représenté par l'intérimaire à la direction de la santé. Durant les deux journées, 21 intervenants ont et auront à développer des thèmes allant des statistiques aux vertus du suivi des femmes enceintes par les sages-femmes et à l'utilisation des moyens les plus perfectionnés de l'échographie en 3D à la cœlioscopie et son utilisation dans les urgences gynécologiques. Durant ces rencontres, certains gynécologues nous ont approchés pour nous dire qu'il faut qu'on lutte avec eux pour dépénaliser les erreurs médicales en précisant qu'ils sont comme les journalistes. Mais l'erreur du journaliste restera une simple erreur et est pardonnable, par contre celle d'un chirurgien et surtout lorsqu'elle devient répétitive, doit être classée comme faute grave entraînant parfois la mort. Ce débat a été développé par des praticiens du privé. D'ailleurs, l'un des intervenants (tous des professeurs) lors de son exposé avait évoqué le sujet en soulignant que dans les jugements des fautes et erreurs médicales, plus de 60% concernent les actes médicaux ayant un lien avec la gynécologie obstétrique. Pour rappel, c'est à Djelfa que le fameux scandale des 13 bébés morts par asepsie a été vécu avec consternation par les citoyens mais avec beaucoup de douleur par les familles. Cette wilaya a été la première à bénéficier de la réalisation d'un complexe mère - enfant en 2003. Il fut le premier à être budgétisé mais il tarde à être mis en fonction. Le gros œuvre a été réceptionné voilà six ans et depuis le chantier est devenu plus lent que celui du métro d'Alger. Les citoyens de Djelfa sont d'une patience parfois déroutante, ils acceptent des situations qui sont parfois intenables et qui leur causent des dégâts très lourds, parfois irréparables. Les citoyens sont fatalistes de par leur éducation musulmane et ils acceptent leur «sort». D'ailleurs, il n'y a qu'à reprendre ce qui a été publié par plusieurs médias où encore une fois des bébés sont morts, leur tort est qu'ils soient nés sous X. C'est un cas où l'irrespect est de mise mais de la part des dirigeants et parfois même de certains membres du corps médical.