Le syndicat algérien des paramédicaux, section de la wilaya d'Adrar, a organisé, ce jeudi matin, une réception à l'école paramédicale, en direction des sages femmes du secteur sanitaire d'Adrar, à l'occasion de leur journée mondiale, le 8 mai, décrétée par l'organisation mondiale de la santé. Une sage-femme, selon la définition internationale, est une personne qui a suivi avec succès un programme de formation, reconnu dans son pays. Elle doit être en mesure de superviser, de donner des soins et de prodiguer des conseils nécessaires à la femme enceinte, en travail et en post-partum, d'aider lors d'un accouchement sous sa propre responsabilité et d'assurer des soins au nouveau-né, de recourir à l'assistance en cas de besoin et d'exécuter certaines mesures d'urgence en l'absence du médecin. En cette occasion, certaines praticiennes ont été récompensées pour leurs efforts, sérieux et assiduité, dans un amphithéâtre vide au trois quarts. En effet, seule une poignée de médecins et de paramédicaux ont partagé la gaieté de ces dames. Le secrétaire du syndicat déplore l'absence des responsables de la santé, plus particulièrement celle du directeur du secteur sanitaire. Il dira à ce propos : « L'absence des représentants de l'administration a frustré les sages-femmes qui ont ressenti un sentiment de mépris envers cette corporation, surtout de la part du DSS qui n'a pas daigné se présenter. Pourtant, la journée du jeudi a été choisie spécialement pour qu'il puisse assister à cette manifestation. » Chargée d'émotion, Mme Kerroumi, la doyenne des sages-femmes qui comptabilise à son actif 25 années de service, nous dira : « C'est la première fois qu'on célèbre cet événement, toute la corporation est heureuse. » Questionnée sur son métier et ses contraintes, elle répondra : « devient une sage femme toute personne qui possède la passion de l'univers de la naissance et qui est dotée de compétences scientifiques et médicales mais surtout le sens relationnel. Si la sage- femme a des moments de joie très forts avec les parents des nouveaux-nés, il lui arrive cependant, et cela très souvent, d'être confrontée à des situations difficiles et contraignantes, où elle ne doit compter que sur son expérience pour de bonnes décisions. C'est le cas des accouchements difficiles, comme les prématurés, de la réanimation des nouveaux-nés, des grossesses pathologiques, etc. » Cependant, on apprendra que les conditions de travail dans la maternité d'Adrar sont des plus déplorables, cette structure se trouvant à l'extérieur de l'hôpital, pose d'énormes problèmes de communication avec les autres services, tels que la radio, le laboratoire, la morgue et cela se ressent particulièrement durant les gardes de nuit. Une sage femme nous dira : « la maternité n'est pas du tout sécurisée et à plusieurs reprises on a eu à faire à des malades mentaux qui ont pénétré jusqu'à la salle d'accouchement. La sage femme ou son assistante est souvent obligée de transférer les mort-nés vers la morgue, à des heures très tardives de la nuit, ainsi que l'acheminent des prélèvements sanguins vers le laboratoire pour des tests pré opératoires. Pour cela, elles doivent traverser un tronçon de chemin de plus de 150 mètres, sans aucune protection. »