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Patrimoine de Bazer-Sakra
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

Le nom de Haiziya, une jeune femme de la tribu nomade des Douaouda, qui transhumait régulièrement à Bazer-Sakra (El-Eulma, dans la wilaya de Sétif), est définitivement lié à une passion amoureuse à la fois romantique et authentique, immortalisée par le poète Benguitoun qui en a fait l'un des plus grands chefs-d'œuvre de la poésie populaire algérienne.
Cette histoire d'amour, à laquelle la commune de Bazer-Sakra consacrera dès mardi prochain le 2e festival national Haiziya des patrimoines et arts populaires, peut être classée dans le même registre que les passions mythiques, éternisées dans les littératures des peuples, à l'instar de «Kaïs et Leïla» ou «Antar et Abla» pour la littérature arabe classique, ou encore «Roméo et Juliette», «Tristan et Iseult» et «Paul et Virginie» pour la littérature universelle. Une histoire aux liens si forts avec la région de Bazer-Sakra. C'est pourquoi les organisateurs du festival ne ménagent aucun effort pour faire de cette manifestation le deuxième plus grand évènement culturel de la wilaya de Sétif après le festival international de Djemila, en veillant à ce que les activités au programme soient en rapport avec le patrimoine qui s'est tissé autour de Haizia. Benguitoun mentionne, en effet, dans son poème élégiaque, le nom de Bazer comme lieu de l'idylle entre Hizia et Seyid, son amoureux. C'est en rentrant d'un séjour à Bazer, par où transhumait sa tribu nomade, que Hizia fut ravie à la vie d'une manière mystérieuse. Elle n'avait que 23 ans. On rapporte que Hizia Bouakkaz, fille d'Ahmed Ben El Bey, de la tribu de Douaouda, et son cousin Seyid, élevé par son père dans la même famille et sous le même toit, se sont épris l'un de l'autre dès leur jeune âge pour voir leur amour grandir. A l'âge adulte, l'amour qui liait ces deux cousins issus d'une tribu de Sidi Khaled, dans la wilaya de Biskra, commençait à se heurter aux lois implacables de la tradition qui interdisait toute liaison en dehors du mariage. Les deux tourtereaux étaient forcés de se voir en cachette, se contentant de voler des moments furtifs pour se rencontrer lors des placements des caravanes, pendant la période de transhumance entre le Sud et les hauts plateaux, notamment dans la région de Bazer-Sakra où ils avaient pour habitude de marquer de longues haltes. Seyid s'arrangeait pour parader sur son cheval autour du haoudedj (sorte de litière dressée sur le dos d'un chameau) de Haizia, montrant fièrement ses prouesses de cavalier hors pair et Haizia lui répondait, à travers l'échancrure de la tente, par des sourires complices lui signifiant, sans mot dire, sa fidélité et l'intensité de ses sentiments et lui rappelant, par des apparitions furtives, la splendeur de sa beauté. La liaison ne tarda pas à être découverte et la nouvelle se répandit au sein de la tribu, impitoyable lorsque son honneur est en jeu, poussant Seyid à quitter les lieux. La séparation, raconte-t-on, eut des conséquences fatales sur la santé de Hizia qui décéda peu après, d'une manière mystérieuse, juste après le retour de sa tribu d'une transhumance à Bazer. La mort de sa bien-aimée plongea Seyid dans un profond chagrin à tel point qu'il abandonna biens et famille pour errer dans le désert avant de s'établir sous une tente dressée sur les berges de l'oued d'Ouled Djellal où il demeura jusqu'à sa mort. C'est sur la demande de Seyid que son ami le poète Benguitoun composa en 1878 la célèbre qacida de Haizia, immortalisant par le verbe cette passion légendaire et faisant «parler» les sentiments de douleur et de grande détresse de l'amoureux affligé et éploré par la mort de sa bien-aimée. Une stèle, très visitée, notamment par la gent féminine, a également été érigée à Bazer-Sakra à la mémoire de ces amoureux de légende. La qacida de Hizia a été chantée par un grand nombre de grands artistes algériens, dont El Bar Amor, Abdelhamid Ababsa, Rabah Driassa, Khelifi Ahmed et autres. Le programme du 2e festival Hizia des patrimoines et arts populaires comporte une grande opérette intitulée «Matar Edhakira» (Pluie de la mémoire), écrite et mise en scène par Abdelouahab Tamhencht, avec la participation du groupe Bila Houdoud. Une grande palette d'artistes participera au spectacle qui aura lieu en plein air, sur le terrain de l'hippodrome qui se trouve, belle coïncidence, à l'endroit même où la tribu des Douaouda avait pour habitude de dresser son campement lors de sa transhumance par cette région. Des comédiens d'El Eulma, à l'instar d'Abbas Chouar, Mourad Kamel, Saïd Harabi ainsi que la star de la chanson sétifienne Cheb Arrès, qui s'essaie pour la première fois au théâtre, Kamel Nemri et Ibtissem Riahi, une lauréate de l'école Alhan oua chabab, figurent parmi les participants et animateurs de ce spectacle qui sera agrémenté, annonce-t-on, d'une fantasia. Des troupes folkloriques représentant diverses régions du pays, des courses de chevaux et des fantasias sont également au programme de cette manifestation qui aspire à devenir un rendez-vous incontournable pour les arts et patrimoines populaires. Une kheïma (tente) des poètes, des shows de troupes folkloriques et des expositions mettant en exergue les traditions et l'artisanat locaux ainsi que des conférences sur le patrimoine et la littérature populaires sont également au menu de la manifestation. La 1re édition du festival Hizia, organisée à El Eulma en 1995, avait connu un franc succès.

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