Ce sera très certainement une belle revanche footballistique que nous aurons à suivre ce 4 juin prochain. Une belle revanche entre deux équipes qui se connaissent depuis le 12 septembre 1967 à Tunis, à l'occasion des Jeux méditerranéens. Fini donc les révisions, place à l'examen de passage. C'est ainsi que l'on peut qualifier la rencontre de samedi. Les acteurs se préparent à entrer en scène. Le «prof» n'aura plus rien à dire ni à faire, sauf à la récréation peut-être, pour faire rappeler ses orientations au cas où la feuille de route est pleine de ratures. Les Marocains sont déjà stressés. Ils s'interrogent de savoir qui sera aux commandes du match ? La peur gagne du terrain pour les deux parties. Sera-t-il à la hauteur de l'événement l'arbitre que la CAF a désigné ? Et à l'arbitre de se poser lui aussi la même question : sauront-ils êtres à la hauteur de l'affiche ? Vont-ils faire du bon spectacle ? Au niveau des trois parties, la pression est à son comble. Coup d'œil sur l'histoire Que raconte l'histoire ? Depuis les Jeux méditerranéens de Tunis en 1967 à ce jour, l'équipe nationale a inscrit 27 buts. Deux lors de la qualification à la CAN-1970. Lors du match retour, c'est le Maroc qui s'impose par (1-0). Puis viennent les éliminatoires de la CAN-1972. Alger 10 décembre 1970, l'Algérie bat le Maroc par (3-1). Au retour, l'Algérie se fait battre par (3-1). Lors des éliminatoires des JO-1979 à Casablanca le 9 décembre 1979, l'EN algérienne efface le Maroc par (5-1). Le 22 décembre à Alger, le Maroc enregistre une nouvelle défaite (3-0). Le 13 mars 1980 à Ibadan (Nigeria), le Maroc essuie une défaite face aux Fennecs (1-0) dans le cadre des éliminatoires de la CAN-1980. Le 26 mars 1988 à Casablanca, l'Algérie sort victorieuse sur penalty (3-4) après un match nul de (1-1). Dans le cadre des qualifications de la coupe du monde 1982, le Maroc bat l'EN par (2-1). Le 9 juillet 2000 puis le 4 mai à Alger sur un score de (2-1) en faveur du Maroc. En 2004 à Tunis, lors de la phase finale de la CAN, le Maroc s'impose (3-1). Enfin, la dernière victoire des Verts remonte au 27 mars dernier lorsque la sélection algérienne avait battu les Lions de l'Atlas (1-0) à Annaba. Supporters Les Marocains ont démontré leur soutien aux Algériens lors des différentes rencontres face aux Egyptiens et tout au long des matchs qui ont conduit les Verts au Mondial sud-africain. Sur ce plan, l'amitié, la fraternité et la complémentarité n'ont pas fait défaut. L'Algérien très reconnaissant, se positionnera en tant qu'élément complémentaire et indissociable pour faire de cette rencontre, le spectacle sportif le plus populaire. Les mauvais commentaires et les fausses analyses de certains supporters marocains et dirigeants à Annaba n'ont pas brisé cet élan. Les accusations portées contre les dirigeants algériens pour avoir soudoyé l'arbitre et l'avoir fait logé dans le même hôtel que la délégation algérienne, n'aura pas, nous ne l'espérons, de répercussions sur l'ambiance avant, pendant et après la rencontre ainsi que le jet de bouteilles en plastiques, est un refrain que vivent tous les stades du monde. Mais à Annaba, ce fut des cas isolés, contrairement à l'accueil dont les supporters avaient bénéficié lors de leur séjour en Algérie. Aujourd'hui à Marrakech, les deux drapeaux occupent déjà les angles des gradins et ceux du terrain. Dehors à quelques jours de la rencontre, l'activité commerciale marocaine respire et accueille avec les honneurs les Algériens qui débarquent pour la rencontre. Quel sera le comportement des supporters des deux équipes ? Pour les uns, la rencontre sera extrêmement sensible mais la sportivité dominera les tensions. Pour les autres, éviter la provocation qui n'a pas raison d'être. Les sélectionneurs Benchikha et Gerets se connaissent très peu, ils ont tissé une relation qui puise sa force de la dernière rencontre à Annaba. Le travail se fait encore et chacun tentera de jouer la meilleure carte. Pour l'un comme pour l'autre, la victoire reste le passage obligé pour la suite du grand chantier de la CAN-2012. Le faux pas est synonyme d'une brève histoire non achevée. Les joueurs Samedi, ce sont deux équipes fraîches et reposées qui partiront à la conquête d'une qualification. La plupart des joueurs se connaissent. Le 4 juin, les choses seront différentes. Il y aura de l'émotion. Les stades d'ailleurs ne seront pas ceux de Marrakech. Tout se jouera sur un fil. La moindre erreur fera basculer le cours des choses, seuls les modes opératoires les plus aiguisés auront droit de cité sur le terrain. La clef, à ce niveau, est souvent l'expérience. Mais il n'y a pas de changement fondamental. Les deux équipes ont leur façon de jouer. La clef de cette équipe, c'est l'unité. (…) Ce n'est pas une revanche. Ils doivent relever un défi fondamental celui du football maghrébin avant tout. Pour les Marocains, une victoire est égale à une manière de démontrer que le score de Annaba était le fruit de l'arbitrage pour ne pas arroser le terrain de la manigance. Pour les Algériens une qualification est une autre façon de confirmer sa supériorité. Les 22 joueurs sont décidés à hisser bien haut les couleurs de leur pays respectif. Le 4 juin c'est… demain. Il va falloir, pour l'une ou pour l'autre, gravir quelques marches supplémentaires dans la légende du jeu ou de l'histoire du football maghrébin.
