Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a annoncé hier, au cours d'une conférence de presse animée à la résidence El-Mithak, la tenue en septembre à Alger «d'une réunion entre les quatre pays du Sahel et des partenaires extra-régionaux». Une annonce qui intervient après la tenue le 20 mai dernier, à Bamako, de la réunion des quatre pays du Sahel : Niger, Mali, Mauritanie et Algérie, aboutissant à l'élaboration de la feuille de route suivant l'approche politique commune de ces pays sur la teneur de la coopération anti-terroriste avec les partenaires étrangers. Qualifiée d'«extrêmement importante» par M. Messahel, la réunion en question verra notamment la participation des membres permanents du Conseil de sécurité, de responsables du Comité de l'ONU sur le terrorisme et l'Union africaine, via son Comité de paix et de sécurité pour ne citer que ces derniers. Il est à rappeler que la tenue de la réunion de septembre à Alger intervient suite à la décision des pays du Sahel réunis à Bamako de charger l'Algérie de contacter les Etats-Unis et l'Union africaine pour une rencontre régionale à Alger. Le rendez-vous d'Alger aura à booster les voies menant à la coopération en matière de lutte contre le terrorisme entre les acteurs extra-régionaux et les pays du Sahel. Ces derniers qui ont mis en place des mécanismes communs, sur les plans militaire et politique, dans le cadre de lutte contre le terrorisme et ses ramifications, ont notamment défini celui dans lequel participeront les partenaires étrangers. «Formation, logistique et renseignement sont, pour M.Messahel, la part de nos partenaires étrangers». A ce propos, le général de corps d'armée Carter Ham, en visite à Alger depuis mardi, a été à l'écoute des conseils et recommandations des responsables algériens afin d'améliorer «l'assistance américaine aux pays africains» relative au programme de formation militaire destiné aux armées des pays du Sahel. Par ailleurs, interrogé hier, si la délégation de l'Africom en visite à Alger a évoqué la question de l'installation de sa base en Afrique, M. Messahel a été affirmatif. «Cette question n'est pas à l'ordre du jour» et de préciser «définitivement». La visite en Algérie du général Carter F. Ham du commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (Africom) intervient après celle effectuée en novembre 2009 et entre «dans le cadre de consultations régulières» entre Alger et Washington, soulignant que les consultations du général Ham avec les responsables algériens ont porté sur «la coopération entre les deux pays dans le domaine militaire». A cela, selon M. Messahel, s'est ajouté «un large échange de vues sur la situation régionale, particulièrement en Libye et au Sahel, et sur les questions de paix et de sécurité à l'échelle africaine». Les questions abordées et l'approche politique d'Alger ainsi que ses préoccupations ont été «comprises» par la délégation de l'Africom. S'agissant des informations faisant état d'envoi par Alger de mercenaires en Libye, M. Messahel les qualifie «de mensonges fabriqués par des lobbies qui travaillent pour des pays». Et de souligner que «tous les partenaires d'Alger ont saisi qu'il s'agit de mensonges». A ce propos, Carter F. Ham a soutenu de son côté, hier, que «je n'ai rien vu d'officiel ou de rapport qui fasse état d'envoi par l'Algérie de mercenaires en Libye», précisant que «c'est même tout à fait le contraire, dès lors qu'il est notoire que l'Algérie a toujours appuyé la sécurité régionale et aussi la lutte anti-terrorisme pour prévenir et empêcher qu'il y ait des mercenaires ou bien un mouvement de personnes et d'armements dans la région».