Se tenant sur l'Esplanade de Riadh El Feth, pour la quatrième année consécutive, le Festival international de la littérature et du livre jeunesse (Feliv) commence à gagner en assurance. Autour du thème fédérateur «Libérer l'imaginaire», la présente édition se propose d'offrir au public tout un programme autour du triptyque : le livre, l'imaginaire et la liberté. Pour les organisateurs, «la littérature est le territoire par excellence de l'imaginaire. Roman, poème, conte, la littérature est ce qui permet d'accéder à l'espace du rêve et de l'illusion, l'espace de tous les possibles, sans limites en vérité, qui rend proches les plus lointains (hommes, pays, époques) et permet au lecteur de s'identifier, de se projeter, de se sauver (de s'écarter du réel et, ce faisant, de lui survivre) – et, ainsi, de rester libre». C'est à cet appel d'évasion et de rêve, loin des lourdes attaches qui l'enchaînent à la dure réalité quotidienne, que le public – jeune et moins jeune – ne cesse de répondre depuis l'inauguration de cette édition, le 22 juin dernier, par Mme Khalida Toumi, en présence de nombreuses personnalités du monde de la culture. Si un certain public – professionnels de l'édition, médias, amoureux du livre en général – affiche un intérêt manifeste pour les rencontres et débats, l'enfant, qui est placé au centre de cette manifestation, trouve, pour sa part, son bonheur dans les divers ateliers et espaces d'animation prévus, à cet effet, par les organisateurs. Du côté des éditeurs, un large éventail de titres est proposé à un lectorat tout aussi éclectique qu'exigeant. D'ailleurs, sur ce point, il est à noter l'intérêt de plus en plus grandissant porté par les maisons d'édition à l'aspect graphique. En effet, par le passé, l'enfant était souvent rebuté par le côté inesthétique du livre made in Algeria, ce qui n'était pas sans incidence négative sur son amour pour la lecture. Aujourd'hui, les éditeurs ont compris que pour susciter l'intérêt du jeune lecteur pour le livre, il faut lui mettre entre les mains, des histoires captivantes tant au niveau de la trame que des dessins et des couleurs et que pour prétendre «gagner la confiance» du lectorat juvénile actuel, il fallait placer la barre très haut. C'est le cas, par exemple, des éditions «La septième couleur», «Alpha», «Casbah», «Anep», «Enag», «Bibliothèque verte», «Chihab», «Dalimen» et on en oublie encore dont les livres n'ont rien à envier à ceux des éditions européennes. «L'enfant, aujourd'hui, est très ouvert sur le monde occidental via internet, la parabole et donc, il voit ce qui se fait ailleurs. Par conséquent, nous sommes obligés d'être au diapason pour trouver bonne grâce à ses yeux», nous confiera une exposante. Et il n'y a pas que les enfants, les adolescents aussi ont leurs lectures. «Avant les jeunes lisaient beaucoup les bandes dessinées, aujourd'hui, ils lisent encore les BD mais ils manifestent un grand intérêt pour les mangas», notera encore un autre exposant. A ce titre, Z-Link est le premier éditeur mangas en Algérie. Pour cet éditeur qui s'est lancé dans l'aventure en 2006 avec la revue Laabstore, le pari est tenu. En témoigne le large éventail de titres exposés. Et c'est avec beaucoup de plaisir que nous avons eu à rencontrer l'une des illustratrices des éditions Z-Link, Fella Matougui, 16 ans et quelques poussières, qui a réalisé toutes les illustrations du manga intitulé «Nahla et les Touareg» de Salim Brahimi. L'histoire, à la fois originale et captivante, était en lice lors du dernier Festival international des arts de l'Ahaggar. Le 4e Feliv est un rendez-vous incontournable, un détour s'impose avant le 29 juin.