Une délégation du groupe d'amitié Algérie-France du Conseil de la nation, conduite par la vice-présidente du Conseil de la nation, Mme Zohra Drif-Bitat, effectue depuis lundi une visite en France, qui s'étalera jusqu'au 2 juillet, à l'invitation de Claude Domeizel, président du groupe d'amitié France-Algérie du Sénat français. Cette visite s'inscrit dans le cadre des «échanges traditionnels» entre les deux groupes d'amitié et fait suite à une dernière visite de sénateurs français en Algérie, à l'invitation du Sénat algérien, a indiqué Mme Drif-Bitat, lors d'un point de presse à l'ambassade d'Algérie à Paris. «Le peuple algérien a toujours eu une relation amicale avec le peuple français et nous sommes là aujourd'hui pour promouvoir davantage cette relation», a-t-elle indiqué. Cette visite sera mise à profit pour discuter des «problèmes» qui intéressent les deux peuples, a ajouté la sénatrice, sans autres précisions sur les thèmes qui seront abordés, durant son séjour, avec les parlementaires et autres responsables et élus locaux français. Invitée à donner son avis en tant que représentante du peuple sur le dossier de la repentance de la France par rapport à ses crimes coloniaux, réclamée notamment par des députés FLN, elle a indiqué que «nous ne pouvons pas bâtir un avenir si le passé n'est pas définitivement clarifié». «Le passé colonial est un fait établi pour les uns et les autres, il est impossible de l'ignorer. L'Algérie a nettement montré que son regard est, depuis 1962, tourné vers l'avenir, mais elle ne peut pas décréter qu'elle n'a pas de passé», a affirmé l'ancienne moudjahida, condamnée à mort durant la guerre de Libération nationale. Pour elle, même si l'Algérie a énormément souffert durant cette période, la «page de son passé peut être tournée, mais pas déchirée». Mme Drif-Bitat et la délégation qui l'accompagne auront hier des rencontres avec les membres du groupe d'amitié France-Algérie des deux chambres du Parlement français. A I'Assemblée nationale française, la délégation sénatoriale assistera à la séance publique des questions au gouvernement français. Les sénateurs algériens seront également reçus par deux représentants du gouvernement français, à savoir Patrick Ollier, ministre auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Parlement, et Philippe Richert, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, de I'Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration, chargé des Collectivités territoriales. Une rencontre avec le vice-président du Conseil d'Etat français figure également au programme d'activité de cette visite. Au terme de sa visite à Paris, la délégation algérienne sera reçue par Gérard Larcher, président du Sénat français. La visite en France de la délégation algérienne prévoit un déplacement à Marseille au cours duquel les parlementaires auront des entretiens avec Michel Vauzelle, président de Conseil régional, Jean-Noël Guérini, président de Conseil général, et Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire de Marseille. La délégation algérienne aura aussi une rencontre avec la communauté nationale établie dans la région marseillaise. Elle se déplacera, enfin, dans le département des Alpes de Haute Provence où il est notamment prévu une rencontre avec Mme Yvette Mathieu, préfète des Alpes-de-Haute-Provence.