Faudrait-aller vers l'idée que le processus de transition n'a pas été tout à fait une transaction, ou plutôt qu'il n'a jamais fait l'objet d'une transaction, alors que nombre d'acteurs politiques, et même économiques, expriment souvent leurs divergences sur bien des orientations et décisions prises par les pouvoirs publics ? Normalement, cela devrait être le cas, puisqu'il est fait le constat qu'en matière de politique, durant toute l'époque du parti unique et depuis l'instauration du multipartisme, cela ne marchait pas bien du tout, et qu'en matière économique, rien ne marche non plus. Entrés par effraction dans le pluralisme politique, les conséquences n'ont pas été des plus heureuses. Il y en a qui affirment que l'avenir est plombé, du fait que nous en sommes toujours à parler de relance vaine de l'économie, de création des conditions d'un environnement favorable «aux affaires», de mise à niveau, de développement, de lutte contre le chômage, de construction d'une démocratie conforme à nos valeurs, etc. Entre les règles du jeu politique qui ne facilitent guère les alternances, et les règles du jeu économique qui ne plaisent pas au patronat, faudrait-il réviser nos orientations sur le plan économique ? En ce qui concerne l'économie, nous ne pouvons pas décider de ne pas tenir compte de la mondialisation, et en ce qui concerne la politique, là non plus nous ne pouvons pas ignorer ce qui se fait dans le monde, car à chaque fois qu'on s'en écarte, il y a des rappels à l'ordre. Plus rien ne peut se faire sans tenir compte du fait que nous ne sommes pas isolés du monde.