Pour la troisième journée consécutive, les avions de la compagnie Air Algérie sont restés cloués au sol. Des milliers de passagers sont bloqués dans les aéroports français. Cet état de fait a contraint le ministre des Transports français à intervenir et déplorer dans un communiqué une «situation inacceptable». En début d'après-midi, hier, une nouvelle s'est propagée faisant état de la levée de la grève mais vite démentie par le syndicat des navigateurs. Les grévistes rejettent la proposition d'augmentation de 20% des salaires, réclamant 106%. Les responsables d'Air Algérie crient au complot et déclarent que des parties, sans les citer, veulent couler la compagnie. Hier, le ministre des Transports français a réuni les représentants d'Air Algérie et ceux de l'ambassade d'Algérie à Paris. Au cours de cette réunion, il a insisté sur les obligations d'Air Algérie envers les passagers en matière d'information afin d'éviter qu'ils ne se rendent inutilement aux aéroports. Il a également demandé à Air Algérie de mettre en œuvre les moyens nécessaires d'acheminement que ce soit par les airs ou par d'autres modes (bateau) à destination de l'Algérie. Les six vols de la compagnie prévus mercredi au départ de l'aéroport de Marseille Provence ont été annulés. Du coup, une centaine de passagers ont passé la nuit sur place. Pagaille également à Orly où une centaine de passagers y ont dormi, tous les vols entre Paris et l'Algérie ayant été annulés. Les agents de l'aéroport ont mis à la disposition des passagers des lits de camp et ont distribué de l'eau et des sandwichs. Deux avions d'Air France affrétés par Air Algérie ont décollé des aéroports de Paris et Lyon. Pour l'instant, Air Algérie a proposé soit le remboursement des billets ou l'acheminement par bateau vers Alger et Skikda, mais il faudrait attendre jusqu'à vendredi. A Marseille, 400 passagers bloqués depuis lundi à l'aéroport ont transportés par des bus mis à la disposition par Air-Algérie, afin qu'ils soient acheminés par bateau vers Alger. Selon Algérie Ferries, le navire Al-Djazaïr devait partir à destination d'Alger avec les 400 passagers à son bord, hier à 17h. En début d'après-midi, nous avons appris que la grève a été suspendue et ce, après que des négociations avec les délégués des hôtesses de l'air et des stewards. Vers 15h, l'information a été démentie par les syndicats et confirmée par les représentants d'Air Algérie. «Cette grève est illégale, car aucun préavis n'a été déposé. Je trouve que ceux qui sont derrière cet événement ont bien choisi le moment pour tenter de couler la compagnie.» a déclaré un responsable d'Air Algérie à Paris qui a souhaité garder l'anonymat.