Une soixantaine d'artisans bijoutiers issue de huit wilayas du pays prennent part à la 9e édition de la Fête du bijou d'argent ouverte jeudi dernier à Ath Yenni (Tizi-Ouzou). Sur ce nombre de participants, une quarantaine est immatriculée à Tizi-Ouzou et est spécialisée dans la confection du bijou d'Ath Yenni, dont les techniques de fabrication «sont héritées de père en fils (ce métier étant une tradition masculine) depuis le 14e siècle», selon les organisateurs. De nombreux exposants approchés par l'APS ont exprimé leur satisfaction quant aux nouvelles mesures incitatives introduites en leur faveur par l'Etat, notamment pour ce qui est de la réduction des charges et taxes imposables, «qui ont toujours constitué un obstacle pour cette activité millénaire», ont-ils souligné. D'aucuns ont estimé que ces mesures sont de nature à relever le nombre des artisans bijoutiers immatriculés à la Chambre régionale de l'artisanat et des métiers. Pour souligner les difficultés considérables dans lesquelles se sont débattues les artisans bijoutiers ces dernières années, des exposants de Beni Yenni ont fait cas du recensement actuellement de seulement 29 artisans-bijoutiers à Beni Yenni contre pas moins de 396 durant les années 90. «La cherté des matières premières et des charges imposables et l'absence d'une activité touristique digne de ce nom sont les principaux facteurs à l'origine du recul sensible du nombre d'artisans bijoutiers à Tizi-Ouzou, dont l'effectif est actuellement estimé à quelques 370 sujets immatriculés», a-t-on estimé. A titre indicatif, des exposants ont signalé que le coût approximatif de l'argent brut est de «plus de 130 000 dinars le kilogramme, au moment où le cours du corail, autre matière première de base dans la confection du bijou en argent, est de 150 000 dinars le kilogramme au marché parallèle, en raison de l'interdiction légale qui frappe cette matière». Pour sa part, Muhend Saïd Si L'hadj, responsable de la communication auprès du comité des fêtes de Beni Yenni, organisateur de cette manifestation en coordination avec la direction de la petite et moyenne entreprise et de l'artisanat, a loué les efforts consacrés par cette dernière (D/PMEA) en collaboration avec le secteur professionnel dans la «mise à niveau des connaissances et aptitudes des artisans bijoutiers, permettant d'aider à la relance de cette filière artisanale». Muhend Saïd Si L'hadj a, également, souligné le rôle dévolu, à l'avenir, à la maison de l'artisanat de Tizi-Ouzou dans la promotion du produit artisanal local, dont le bijou d'Ath Yenni, dont la marque déposée a acquis une renommée mondiale. Parallèlement à cette Fête du bijou, la ville de Beni Yenni sera le théâtre de nombreuses activités artistiques et culturelles annexes, dont des galas musicaux et des communications sous le thème de l'artisanat local et algérien, ont indiqué les organisateurs.