Le Salon du bijou d'Ath Yenni, dans la wilaya de Tizi Ouzou, s'est ouvert à Ath Yenni le weekend dernier avec la participation d'une cinquantaine d'exposants. Il s'agit principalement d'artisans bijoutiers venus faire connaitre et vendre leurs produits. Les expositions ne se limitent pas toutefois au bijou elles se sont également élargies à d'autres produits de l'artisanat comme le tapis, la poterie et la robe kabyle. Le Salon, qui se tient au niveau du collège Larbi Mezani, s'étalera jusqu'au 24 du mois en cours et verra la visite de milliers de personnes qui ont l'habitude de ne pas rater ce genre de rendez-vous qui se tient chaque été. Selon les exposants et les bijoutiers présents à Ath Yenni, la sonnette d'alarme est tirée quant à l'avenir de ce métier qui est en plein déclin. Le Salon du bijou d'Ath Yenni se tient en dépit de l'absence de financement et de moyens. Ce sont les autorités locales, l'APC en particulier en collaboration avec le collectif des bijoutiers d'Ath Yenni, qui ont relevé le défi de maintenir la tenue de ce salon dans l'espoir de voir les responsables au plus haut niveau intervenir afin de sauver le bijou et les bijoutiers. Les bijoutiers travaillent ainsi dans des conditions très difficiles et assistent au début de la disparition de leur métier qui constitue également une passion et un élément identitaire de toute la région d'Ath Yenni en particulier et de la Kabylie en général. La première édition de la Fête du bijou a eu lieu en 1995. Il y a eu depuis des éditions grandioses et dignes d'un vrai festival du bijou. Mais avec le temps, les choses se sont dégradées et la fête a été réduite juste en un minuscule salon qui se tient de façon symbolique et beaucoup plus par défi de la part de bijoutiers livrés à eux-mêmes. Des centaines de bijoutiers ont mis la clé sous le paillasson ces dix dernières années à cause du fait que leurs produits ne se vendent plus comme avant et aussi, parce que leurs marges bénéficiaires sont insuffisantes.