La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louiza Hanoune, a affirmé, avant-hier à Alger, que la position de l'Algérie quant à la crise en Libye était claire «comme de l'eau de roche». Depuis le début des évènements en Libye pour écarter Kadhafi du pouvoir, l'Algérie a tenu une position neutre : non-ingérence dans les affaires internes des pays et promotion d'une solution politique. Cette dernière a été l'objet de contestation de la part de nombreux pays et notamment le Conseil national de transition en Libye (CNT). Pour la secrétaire générale du PT, la reconnaissance du CNT en Libye équivaudrait à «avaliser les coups d'Etat internationaux», a-t-elle déclaré en marge de la clôture de l'université d'été organisé par le parti du 25 au 28 août. Aussi, elle a remis en cause les raisons qui sont derrière l'intervention de l'Otan dans ce pays, «il ne fait pas l'ombre d'un doute que le but de la guerre menée par l'Otan est le pillage des richesses du peuple libyen». Tout en écartant l'idée de la «révolte d'un peuple en quête de démocratie». Lors de son intervention, Louisa Hanoune a affiché ses réticences quand à la nature des évènements de la Libye : «Nous n'avons pas vu le peuple libyen défiler dans les rues contrairement aux autres révolutions arabes. De ce fait, on ne peut parler de révolte en Libye», a-t-elle estimé. S'agissant du volet des réformes politiques, la SG a mis l'accent sur la nécessité d'accélérer le processus de réformes en Algérie, vu les conjonctures nationale et régionale actuelles. Elle a, ainsi, émis des orientations pour la réussite de ces réformes en faveur du peuple. Mme Hanoune a demandé le retrait des projets de lois relatives à l'information, aux partis et aux associations, estimant qu'ils sont contraires aux «aspirations du peuple». En précisant qu'au moment où la sérénité est de retour, «il est important d'ouvrir davantage les espaces de liberté». D'ailleurs, elle a souligné le rôle que doit tenir la prochaine tripartite (gouvernement-patronat-UGTA), en débouchant sur «des décisions à la hauteur des attentes du peuple». Quant à l'Assemblée constituante, la secrétaire générale a estimé que celle-ci est d'une grande importance dès lors qu'elle permettra, une fois mise en place, de «définir la nature du régime et d'asseoir le changement démocratique». En précisant que la future Constituante doit comporter en son sein toutes les forces vives de la nation à l'image des travailleurs, des paysans, des artisans, des jeunes et des syndicats.