Commentant les projets de loi approuvés par le Conseil des ministres, des éditeurs et des représentants de syndicats de journalistes ainsi que des professionnels de la presse nationale ont, tout en assurant que le projet de loi organique relative à l'information contenait des «avancées positives» pour la liberté de la presse en Algérie, appréhendé la lenteur qui pourrait caractériser la mise en œuvre de l'ouverture de l'audiovisuel. Le journaliste et animateur de «l'Initiative pour la dignité des journalistes algériens», Zoubir Khelaifia, considère que le communiqué du Conseil des ministres est «clair» sur la question de l'ouverture de l'audiovisuel. Tout en qualifiant ce projet de loi de positif dans la mesure où «il prend en charge les attentes des professionnels exprimées depuis longtemps», M. Khelaifia a indiqué qu'il «ne faut pas nier qu'une avancée vient d'être réalisée dans ce domaine». Le directeur de la rédaction du quotidien Horizons, Lies Djeraoud, partage le même avis. Pour lui, ce projet de loi constitue un «bond qualitatif» dans la profession. La proposition d'une autorité de régulation de l'audiovisuel, a-t-il ajouté, «consacre la volonté des autorités publiques d'ouvrir le champ de l'audiovisuel». Tout en exprimant sa satisfaction de la suppression des peines privatives de liberté pour les délits de presse, M. Djeraoud a indiqué que la création d'une autorité de régulation de la presse écrite est «susceptible de diminuer la bureaucratie caractérisant l'octroi des agréments». Selon lui, la proposition de création d'un conseil de déontologie et d'éthique de la presse écrite représente une «avancée significative», dans la mesure où il contribuera à juguler les dérapages constatés ces dernières années dans le secteur de la presse. Le directeur de la publication du quotidien arabophone El Khabar, Arezki Chérif, a un tout autre avis sur la question. Selon son raisonnement, ce projet de loi «permet aux pouvoirs publics de gagner du temps. Il ne faut rien attendre de ce projet surtout dans son volet relatif à l'audiovisuel». M. Chérif pense qu'il y a une «ambiguïté» entre les prérogatives de l'autorité de régulation de l'audiovisuel et «le soin laissé aux autorités publiques de contrôler l'octroi des agréments dans ce secteur». De son côté, le secrétaire général du Syndicat national des journalistes algériens, Kamel Amarni, a indiqué que la suppression des peines privatives de libertés, «est définitivement consacrée dans ce texte». «C'est une avancée considérable», a-t-il estimé. Dans ce sens, M. Amarni a rappelé que la dépénalisation des délits de presse «est une revendication de la corporation qui remonte aux années 1990».