Photo : M. Hacène Par Ali Boukhlef Les journalistes algériens ne veulent pas rater le train de l'Histoire. Au cours d'une assemblée générale particulièrement animée, organisée hier au niveau de la maison de la presse Tahar-Djaout d'Alger, des représentants des entreprises de presse veulent donc faire entendre leur voix.La rencontre, la troisième du genre, a adopté une démarche à suivre afin de faire parvenir les revendications des journalistes aux hautes autorités du pays. A commencer par l'élaboration d'une plate-forme de revendications. Dans le document rédigé par «l'Initiative nationale pour la dignité du journaliste», les journalistes revendiquent, en plus d'un statut particulier, la réactivation du Conseil supérieur de l'information, la création du conseil de déontologie, l'établissement de la carte nationale du journaliste et la suppression de l'article du code pénal qui pénalise l'acte d'informer. Avant cela, les journalistes, qui ont désigné des groupes devant transmettre la plate-forme de revendications aux différents responsables (président de la République, Premier ministre et ministre de la Communication), demandent la réactivation du code de l'information de 1990. La loi est gelée de fait avec l'entrée en vigueur, en 1992, de la loi portant état d'urgence.Des informations difficiles à vérifier font état de pressions exercées par certains éditeurs de la presse privée et des directeurs de quelques médias publics sur des journalistes qui participent à ces rencontres. «Je suis victime de harcèlement quotidien», confie un journaliste qui travaille dans un organisme de l'audiovisuel public. Ce confrère s'est dit être victime d'une agression commise par un agent de sécurité.Un comité d'alerte a été mis en place par l'Initiative des journalistes pour «signaler tout abus sur un confrère», a-t-on appris hier lors de l'assemblée générale. Lors des premières réunions tenues la semaine dernière, les journalistes avaient déjà appelé à une grève générale pour le 3 mai prochain, coïncidant avec la Journée internationale de la liberté de la presse.La presse nationale, qui compte une soixantaine de titres privés et publics, ainsi que la radio et la télévision, ne dispose pas de statut digne de sa mission. Deux syndicats de journalistes sont agréés. Mais leur poids dans l'échiquier syndical est décrié.