ALGER - Le ministre de la Communication, Nacer Mehal a estimé jeudi à Alger que "jusqu'à présent, il n'y a pas une vision définitive" pour l'ouverture ou non de l'audiovisuel en Algérie. M. Mehal qui répondait à une question orale du membre du Conseil de la nation, Bouzid Lazhari lors d'une session plénière, a indiqué que "jusqu'à présent il n'y a pas de vision définitive pour l'ouverture du secteur audiovisuel", relevant l'émergence de "certaines idées" sur cette question qui se pose actuellement sur la scène politique. Rappelant que "le projet de loi sur l'information est en cours d'élaboration", le ministre a indiqué que certaines parties demandent l'ouverture "totale" du champ audiovisuel "alors que d'autres appellent à une association entre les secteurs public et privé". A une question sur les raisons de la non ouverture de l'audiovisuel, M. Mehal a estimé qu'il s'agissait d'une question "sensible" qui nécessite une "étude" et même en cas d'ouverture, cela, nécessite, a-t-il dit, "l'engagement d'une réflexion sur une loi relative à l'audiovisuel. L'autorité de régulation devrait par la suite définir un cahier de charges afin d'éviter tout dérapage dans l'utilisation de l'audiovisuel qui pourrait se répercuter sur la société". M. Mehal qui s'est dit à titre "personnel" favorable à l'ouverture de l'audiovisuel mais "selon des règles rigoureuses", a estimé qu'une réponse finale "peut être fournie à cette question qui fait objet d'étude". Une décision pourrait être prise sur cette question en juillet ou en août, a-t-il dit. Concernant le deuxième volet de la question relative aux "mesures adoptées par le secteur pour une meilleure ouverture sur la société politique, économique et sociale conformément aux orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le ministre de la Communication a rappelé que les mesures nécessaires avaient été prises pour concrétiser ces orientations sur le terrain. Il a rappelé dans le même contexte "les amendements" apportés aux programmes de la Télévision nationale, dont la création de nouvelles émissions telles "Hiwar Essaâ" qui accueille les partis politiques pour qu'ils donnent leurs opinions et approches sur la situation politique en Algérie et à l'étranger en présence de journalistes relevant d'organismes publics et privés. Outre la réadaptation de l'émission "Fi dairat Eddaou", le ministre a également évoqué d'autres émissions dont "Milafat iqtissadya" (dossiers économiques), "Niqache maftouh" (débat ouvert) , "Min waqiina" (De notre réalité) , "Afaq filahya" (perspectives agricoles) et "Tahkikat koubra" (grands reportages). Pour ce qui est de la Radio nationale, M. Mehal a relevé que la question "n'est pas posée de la même ampleur" rappelant que cet organe "compte plus de 50 stations ouvertes sur les partis politiques et les différentes catégories de la société". "La Radio a pu créer de nouveaux espaces traitant les différentes questions de la société algérienne en présence de représentants de partis politiques et d'associations", a-t-il ajouté. Le projet de loi sur l'information devant le gouvernement d'ici juillet Le projet de loi sur l'information sera présenté fin juin ou début juillet devant gouvernement, a annoncé jeudi à Alger, le ministre de la Communication, Nacer Mehal dans une déclaration à la presse en marge d'une séance plénière du Conseil de la Nation consacrée aux questions orales. M. Mehal a indiqué que d'autres mesures sont prévues à savoir la présentation du projet de loi devant le gouvernement et le Conseil des ministres et, enfin devant le Parlement, souhaitant que cela intervienne "avant la fin de l'été". Il a rappelé à ce propos, que son secteur avait tenu "près de 70 réunions" sur le projet de loi sur l'information à travers de larges consultations avec les éditeurs, journalistes, juristes et universitaires afin d'"apporter des améliorations" à la loi de 1990. Concernant la grille des salaires des journalistes, M. Mehal a réaffirmé qu'une grille sera élaborée pour donner aux journalistes "la place qui est la leur au sein de la société", soulignant qu'il veillait à "garantir la dignité du journaliste". Il a précisé qu'un salaire de 6000 DA "est une honte pour nous tous, pour la profession et pour moi en tant que ministre", relevant l'existence dans cette profession de phénomènes comme "le trabendisme". Il a dénoncé ces phénomènes qu'il a imputés "à la mauvaise application des lois" en Algérie. "Il est grand temps aujourd'hui de réhabiliter le journaliste", a soutenu le ministre de la Communication avant de rappeler qu'entre autres mesures prévues dans ce sens figure "l'installation d'une commission chargée d'élaborer la grille des salaires et le plan de carrière". Après la loi sur l'information, viendront "les statuts du journaliste professionnel", a-t-il dit, précisant que la carte de journaliste fera partie "des prérogatives de l'Autorité de régulation des médias" qui sera mise en place prochainement. D'autre part, M. Mehal a souligné l'application des orientations du président de la République en sa qualité "de premier défenseur des droits des journalistes", exprimant le voeu de voir ces efforts redonner au journaliste "sa place ainsi que son rôle, sa mission et sa responsabilité". Il a appelé par la même, les journalistes à "se mobiliser" pour atteindre ces objectifs. A une question sur les chaînes thématiques dont l'ouverture est prévue, M. Mehal a affirmé que la décision y afférent a été prise en Conseil des ministres le 2 mai dernier, ajoutant que la concrétisation du projet nécessitait un travail par étapes avec la contribution de techniciens et de spécialistes en la matière. S'agissant de l'annulation de la peine de prison à l'encontre du journaliste, le ministre de la Communication a indiqué que cela "figurera dans le projet de loi sur l'information". Il a toutefois estimé que l'annulation de la sanction liée à la diffamation et l'injure doit amener les journalistes à prendre conscience de leur rôle et à améliorer leur niveau et leurs performances professionnelles.