«Nous sommes décidés à demander l'adhésion à part entière de notre Etat à l'ONU, car nous sommes des demandeurs d'un droit légitime et nous sommes le seul peuple continuant à subir les affres de l'occupation israélienne», a déclaré M. Abbas lors d'une rencontre avec la communauté palestinienne et arabe à New York. Le président palestinien a tenu ces propos quelques heures avant qu'il ne remette officiellement la demande d'adhésion de la Palestine au secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon. Cette demande a fait l'objet de réactions d'opposition de la part des alliés d'Israël. Une opposition exprimée vigoureusement par le président Obama, dans son discours tenu jeudi devant l'Assemblée générale des Nations unies. Si l'opinion internationale soutient le droit légitime pour le peuple palestinien à avoir un Etat souverain aux frontière de 1967 avec El-Qods comme capitale, les acteurs influents, dont Washington, tout en tenant un discours en faveur de l'avènement d'un Etat palestinien, sont contre. L'Union européenne prône la nécessité de «relancer les négociations» à l'arrêt entre Palestiniens et Israéliens, alors que Paris a avancé la proposition de donner un statut d'observateur à l'Autorité palestinienne à l'ONU. Cela renseigne sur l'absence de toute volonté politique chez les alliés d'Israël quant à la reconnaissance et la promotion d'un des droits fondamentaux propre à chaque peuple : le droit à la terre et à un Etat indépendant et souverain. Au moment où des capitales occidentales excellent dans leur soutien au «printemps arabe», elles conjuguent leur efforts pour refuser aux Palestiniens leur Etat. Ainsi, le responsable du Quartet, l'ex-Premier Ministre britannique Tony Blair, considère que la demande du président palestinien constitue un obstacle aux efforts en cours pour la reprise des négociations, sous-entandant que la poursuite de la colonisation israélienne n'en est pas un. Les positions des alliés d'Israël sont dictées encore une fois par la politique de deux poids, deux mesures qui a ouvert la voie à la création d'Israël en 1948 en détriment du peuple palestinien. En réaction au discours du président américain, des voix dans le Monde arabe, l'Amérique latine, l'Afrique, l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord se sont élevées pour dénoncer la «partialité totale et le soutien aveugle en faveur d'Israël». La tempête soulevée par les responsables politiques occidentaux dans leur opposition à la demande du président palestinien a été contre-balancée par les soutiens politiques exprimés dans le monde en faveur des Palestiniens. Dans son discours, M. Cameron, le Premier Ministre britannique, est resté silencieux sur les intentions de son pays sur la question et le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a mis en garde, hier, contre l'«impasse» vers laquelle conduirait une demande de reconnaissance de l'Etat de Palestine auprès du Conseil de sécurité de l'ONU avec la menace américaine de brandir le veto. Cela dévoile la mainmise de Washington sur le cours à donner au traitement du conflit israélo-palestinien, laissant une petite marge de manœuvre aux partenaires européens.