La proportion des accidents de la route dus à l'utilisation du téléphone portable au volant est insignifiante par rapport aux autres causes comme l'excès de vitesse et l'indiscipline des piétons. C'est ce qu'a déclaré Ahmed Naït El-Hocine, commissaire principal à la direction de la sécurité publique de la DGSN (direction générale de la Sûreté nationale), dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Ce n'est pas la cause essentielle des accidents, fait-il remarquer. Cela dit, le facteur humain est à l'origine de 90% des accidents, souligne-t-il. Il s'agit, précise-t-il, du non-respect de la vitesse réglementaire, de la non-utilisation des passages pour piétons, du refus de priorité et des dépassements dangereux. Ainsi, sur les 15 894 accidents qui ont eu lieu en 2010, 14 884 sont dus à l'inobservation de ces règles de la circulation, fait-il savoir. Il donne les chiffres suivants : 3 444 accidents ont été provoqués par le non-respect de la vitesse réglementaire, 1 639 sont en rapport avec le passage pour piétons, 1 008 dus au refus de priorité et 770 accidents sont consécutifs à des dépassements dangereux. Pour M. Naït El-Hocine, les mesures prises par les autorités pour réprimer les comportements dangereux sur la route ont permis de maintenir le taux de sinistrabilité à 4 000 morts par an, ce qui est, souligne-t-il, déjà dramatique. Il note que le parc national en véhicules a connu un accroissement effréné passant de 3 millions au début des années 1990 à 5,6 millions de véhicules aujourd'hui. Il y a eu également augmentation du nombre de détenteurs de permis de conduire, ajoute-t-il. Concernant le bilan 2011, il fait savoir qu'entre le 1er janvier et 31 août 2011, 3 025 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la circulation dont 509 en zones urbaines. Il y a eu, durant cette période, 28 893 accidents dont près de la moitié, 12 625, en zones urbaines. Il y a, dit-il, un problème d'éducation routière, les comportements sont caractérisés par l'indiscipline et l'incivisme. A elle seule, fait-il observer, la présence policière ne peut pallier les insuffisances de l'état des routes ou de la signalisation. Les 100 radars installés s'avèrent un outil efficace, 100 autres pour les déployer dans les wilayas qui enregistrent le plus grand taux d'infractions liés à l'excès de vitesse, c'est-à-dire, précise-t-il, les grandes villes comme Oran, Alger, Constantine, Tlemcen, Sétif et Bordj Bou-Arreridj. Les points noirs sont identifiés, dit-il Quant aux caméras de surveillance, elles sont dans une phase d'expérimentation, elles serviront plus tard, dit-il, à la régulation de la circulation routière. Les feux tricolores, ajoute-t-il, permettent de dégager des effectifs pour lutter contre la criminalité routière. M. Naït El-Hocine a évoqué le projet de permis à point qui est un dispositif qui a fait ses preuves dans les pays où il a été appliqué. Il permet, dit-il, de discerner entre les contrevenants primaires et les contrevenants multirécidivistes pour lesquels il y a une traçabilité qui les expose au retrait du permis de conduire. Il y a également un aspect éducatif, puisque le conducteur a la possibilité, en changeant de comportement, de récupérer les points perdus. Des actions de sensibilisation et d'éducation sont prévues dans ce sens.