La récente visite de travail effectuée en république de Hongrie par Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural (MADR), semble servir de facteur de relance de la coopération entre les deux pays. D'un côté comme de l'autre, on en est à recenser les entreprises hongroises piaffant d'impatience à l'idée de s'implanter en Algérie. L'offensive hongroise est, ainsi, révélée. Läszlö Püspök, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la république de Hongrie, a été chargé de la mise en place d'une stratégie à même de permettre aux entreprises de son pays de s'implanter sur le marché algérien de l'agriculture, l'élevage, l'aquaculture, l'industrie dont celle automobile, la petite et moyenne entreprise, le bâtiment et les travaux publics, les télécommunications, la recherche… Soixante de ces entreprises hongroises se sont déjà inscrites sur la liste des différentes chambres de commerce et d'industrie en Algérie dans la perspective d'un contrat de partenariat. Certaines y ont activé jusqu'à la fin des années 1980 avant de plier bagage pour diverses raisons. «Les difficultés financières qui ne permettaient plus à l'Algérie de payer ses créances et la situation sécuritaire qui y prévalait sont à l'origine du départ de nos entreprises. Il y avait aussi nos propres préoccupations économiques et sociales qui nous imposaient de travailler au pays», a-t-il affirmé à Annaba où il s'était déplacé pour une visite de travail. M. Püspök a souligné la volonté de son pays de relancer la coopération et les échanges commerciaux avec l'Algérie. Pour ce diplomate, l'objectif ciblé à travers cette offensive est d'intéresser les décideurs et le plus grand nombre d'opérateurs économiques algériens à fructifier les échanges commerciaux entre les deux pays. Lors de la conférence de presse qu'il a animée à l'hôtel Sabri de Annaba, il s'est attardé sur la longue tradition industrielle, scientifique, artisanale et culturelle que des décennies de communisme n'ont pas réussi à éradiquer en Hongrie. Ce dernier est l'un des moins peuplés des pays de l'Union européenne à avoir accompli du chemin depuis qu'il est devenu membre de cette Union (2004) et de l'espace Schengen (2007). Ses 600 entreprises employant 110 000 personnes et produisant 20% du total des exports dominent les activités économiques hongroises. Depuis son passage à l'économie de marché, la productivité s'est nettement améliorée. Le taux de chômage y est très bas. C'est dans l'agriculture, l'industrie électrique et électronique, des secteurs parmi les plus importants, que sont intervenus les changements structurels les plus significatifs. Et si le moteur de l'économie hongroise reste l'investissement direct étranger avec un volume dépassant les 70 milliards d'euros et que les droits de douanes et les taxes à l'importation sont de l'ordre de 3%, les entreprises hongroises restaient frileuses quant à exporter leurs activités. M. Püspök a parlé du gouvernement de son pays qui ne dépasse pas 8 ministres, y compris le 1er ministre pour une population de 10 millions d'habitants. Il a parallèlement révélé qu'un contrat de coopération a été récemment signé à Budapest. C'était à l'occasion de la visite effectuée à Budapest par Rachid Benaïssa, invité à la Foire agricole internationale. Il comporte de nombreux projets importants. Ils sont appelés à être matérialisés dans le domaine de l'alimentation, la production des viandes blanches, le développement de l'élevage bovin et de la filière lait, l'aquaculture, l'irrigation et la construction de barrage agricole. «Ma priorité absolue est de développer la coopération entre nos deux pays. Nous avons des systèmes de production, un savoir-faire, une technologie et des chercheurs de 1re classe mondiale. C'est ce que nous offrons aux Algériens. Les Hongrois ne veulent pas venir en Algérie pour vendre leurs produits, mais pour collaborer avec leur savoir-faire et leur matière grise. Nous proposons un partenariat gagnant gagnant», a indiqué le diplomate hongrois. Il a, par ailleurs, affirmé qu'il se préparait à organiser le déplacement d'une mission économique hongroise en Algérie. «Cependant, nos entreprises qui ont quitté l'Algérie depuis plusieurs décennies et du fait des changements intervenus dans votre pays demandent à être orientées et conseillées pour mieux connaître les besoins afin d'y mieux répondre», a ajouté le chef de la mission diplomatique hongroise à Alger. Affirmant que la majorité des chefs d'entreprise de son pays sont favorables à un partenariat à 51% pour la partie algérienne, M. Püspök a, d'une certaine manière, interpellé son homologue algérien à Budapest à l'effet de s'ouvrir à la communication avec les principaux acteurs de l'économie hongroise. «Nos chefs d'entreprise ne connaissent rien de l'économie algérienne. Il faut qu'on leur fournisse les informations nécessaires à travers des journées d'information. Il faut que l'ambassade algérienne travaille d'une façon plus efficace. C'est d'ailleurs ce que je fais à Alger avec un conseiller économique de notre ambassade», a-t-il souligné. Annonçant la candidature de son pays pour un siège de représentant non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU dans le cadre d'un vote prévu pour le 21 octobre lors de l'Assemblée générale de l'organisation planétaire, le diplomate a appelé l'Algérie à soutenir cette candidature.