Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a annoncé qu'il allait rencontrer ce dimanche à Alger le PDG du groupe russe Vimpelcom Jo O. Lunder (bien Jo O. Lunder) pour discuter du dossier du rachat de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy, filiale du groupe égyptien Orascom Telecom Holding, dont le groupe russe est actionnaire. «Je vais certainement rencontrer le PDG de Vimpelcom et la rencontre était programmée pour hier dimanche», a déclaré M. Djoudi, en marge de l'installation du Conseil national de la comptabilité. Les entretiens «ont porté sûrement sur le dossier d'Orascom Telecom Algérie (OTA)», a précisé le ministre. Le ministre a précisé que la partie russe a transmis à l'Algérie son souhait d'ouvrir des discussions sur le dossier Djezzy. «Il y a eu souhait de la part de Vimpelcom, qui détient Wind, de rencontrer le ministre des Finances et donc nous recevons le PDG de Vimpelcom» dans ce cadre. Vimpelcom a fusionné en mars dernier avec le groupe italien Wind Telecom qui détient 51% d'Orascom Telecom Holding (OTH), qui est le propriétaire d'OTA. Interrogé sur un éventuel règlement à l'amiable de ce contentieux qui permettrait à l'Algérie de prendre une participation de 51% dans le capital de Djezzy, M. Djoudi a répondu laconiquement «nous allons rencontrer le PDG de Vimpelcon, puis après nous allons discuter». Certaines sources à Alger ont évoqué dernièrement que l'opérateur russe désirait abandonner l'option de l'arbitrage international, en proposant une solution à l'amiable qui va permettre à l'Algérie de prendre une participation majoritaire de 51% dans le capital de Djezzy. Prié de fournir plus de précisions sur les propositions que l'Algérie va mettre sur la table des négociations, le premier argentier a répondu brièvement: «si on se rencontre c'est certainement pour parler du dossier OTA, nous n'avons rien à proposer nous allons discuter ensemble». Questionné si l'Algérie allait maintenir lors de cette rencontre sa position consistant à exercer son droit de préemption sur la totalité du capital Djezzy, le ministre a été catégorique, affirmant que la position des deux parties sur ce contentieux a été exprimée à plusieurs reprises. «La position algérienne a été exprimée à plusieurs reprises et celle d'OTA a été aussi exprimée à plusieurs reprises. Les deux parties ont désigné des banques d'affaires pour faire l'évaluation financière de Djezzy, il y avait une obligation (portant) sur la production d'un protocole de confidentialité qui a un peu gêné la mise en œuvre de l'évaluation», a précisé le ministre. En mai dernier, l'Algérie par la voix de son Premier ministre M. Ahmed Ouyahia a affirmé qu'elle était décidée à racheter Djezzy. En 2010, les autorités algériennes ont affirmé qu'elles allaient exercer leur droit de préemption sur Djezzy après que la maison mère d'OTA eut annoncé qu'elle allait céder sa filiale algérienne à l'opérateur Sud africain MTN. La législation algérienne en vigueur accorde le droit de préemption pour l'Etat algérien sur toutes les cessions de participations des actionnaires étrangers ou au profit d'actionnaires étrangers.