Le coton est utilisé pour fabriquer des vêtements légers depuis des millénaires dans les régions au climat tropical. Certains chercheurs affirment qu'il est probable que les Egyptiens connaissaient le coton il y a plus de 12 000 ans avant J.-C. Selon les témoignages de géographes et d'historiens des siècles obscurs du Maghreb, la culture du coton est liée aux conflits internationaux du XIXe siècles : guerre de sécession des Etats-Unis, guerre franco- allemande, Première et Seconde guerres mondiales A la suite de ces conflits, le coton se faisait rare sur les marchés européens , les pouvoirs publics, royaux, impériaux, républicains, s'adressaient alors à l'Algérie pour la culture du coton. Or la France consomme annuellement plus de 265 000 tonnes de coton, elle importe de l'étranger environ, selon l'Union agricole de l'Est algérien 2 250 000 tonnes, précise-t-on. Ces achats de coton contribuent considérablement à aggraver le déficit de la balance commerciale française. Chaque kilo de coton produit en Algérie permet une économie de près d'un dollar, ce qui n'est pas à dédaigner lorsque la production algérienne passera de 2500 à 5000 tonnes. ` Dans cette optique, on apprend auprès des services de la Direction de l'agriculture de la wilaya d'El Tarf que 100 ha de terres agricoles étaient consacrés à la culture du coton. Depuis 25 années, cette valeureuse culture est jetée aux oubliettes et sans perspective d'avenir. En effet, les cotonniers avaient connu leur dernière cueillette en 1972 dans la région d'Annaba et revenir à la culture du coton avec une nouvelle politique est plus que nécessaire sachant qu'en 1970, Algérie se dotait d'une industrie de filature et de tissage moderne d'une capacité évaluée à 40 000 tonnes de coton par an, estime-t-on. A ce titre, il faut savoir que notre pays importe du textile pour un coût de 6 milliards de dinars annuellement bien que la consommation algérienne en matière de textile est presque insignifiante par rapport à la France, soit indique-t-on, une consommation par personne équivalent à 5 kg en produit textile alors que la moyenne internationale est de 9 kg par personne. De nombreux promoteurs de la région de l'Est s'étaient lancés dans la culture du coton il y a deux années de cela, et ce malgré le peu de moyens dont ils disposaient. Le résultat a été une perte sèche en raison des fortes pluies qui avaient détruit près de 80% de la récolte. Il y a deux années, cinq conteneurs de graines de coton ont été exportés à partir du port d'Annaba vers Israël via l'Afghanistan. Des travailleurs et un responsable de la coopérative agricole Carsci Lalymia Lakhdar de Annaba avaient affirmé que des experts français de la société mixte algéro-française Somicoton les avaient informés que les 5 containers de graines de coton étaient bel et bien destinés à Israël. Cette exportation douteuse av ait été suivie par le départ précipité d'Annaba des experts français et la dissolution, 18 mois après sa création, de Somicoton, à l'origine de l'opération. Telle avait été le constat durant le déplacement des deux juristes dépêchés début 2007 à Annaba. Ils n'avaient fait que confirmer l'absence des experts français tant au siège de la direction sise à la route de El Karma (El Hadjar) que dans la villa qu'ils avaient louée à rue de Tagaste et l'affaire avait été ainsi classée. A l'époque de la colonisation, la région d'Annaba représentait plus de 20% des quelque 70 000 t par an représentant la production cotonnière en Algérie répartie entre El Harrouch, Sig, Chlef et Relizane. Cette performance n'est plus qu'une vieille histoire. En 2004, la production des 200 ha exploités pour des essais dans le cadre d'une opération pilote n'avait pas été bien prise en charge dans les wilayas d'Annaba, El Tarf, Guelma et Skikda. Il s'agissait beaucoup plus de blocage généré par la bureaucratie des institutions de l'Etat que de mauvaise volonté des principaux acteurs sur le terrain. La société mixte algéro-française Somecoton avait été chargée de concrétiser en toute priorité deux projets : réaliser des tests dans les zones traditionnellement vouées à la culture du coton et réhabiliter l'usine d'égrenage de la coopérative agricole régionale des services et cultures industrielles Lalymia Lakhdar-Annaba. Or, les essais ont permis d'atteindre des résultats dépassant toutes les prévisions. Outre l'excellence de la qualité de la fibre de coton, les agriculteurs avaient réalisé une production de 30 à 40 quintaux à l'hectare dès la première campagne (2004/2005) sur une surface de 30 ha, souligne-t-on.