Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a pris part à Washington, lundi et mardi derniers, aux discussions plurilatérales regroupant les pays du champ (Algérie-Mali-Mauritanie-Niger) avec des officiels américains. Les travaux de la rencontre plurilatérale précitée qui se sont tenus aux Etats-Unis interviennent à moins de dix jours de la première réunion du groupe de travail sur le renforcement des capacités de lutte antiterroriste dans la région du Sahel, prévue à Alger, les 16 et 17 prochains. La rencontre entre les pays du champ de la région du Sahel avec les responsables américains intervient en réponse à l'approche politique illustrée par les recommandations adoptées à l'issue de la Conférence Internationale qui s'est tenue à Alger, les 7 et 8 septembre dernier. Portant sur le partenariat, la sécurité et le développement entre les pays du champ ((Algérie-Mali-Mauritanie-Niger) et les partenaires extra-régionaux dont l'ONU, USA, UE, UA, la conférence a dégagé les pistes devant être empruntées pour la traduction de ce partenariat. La volonté politique des pays du champ à s'approprier le traitement des questions et défis propres au Sahel a été pour rappel, traduite par l'élaboration d'une stratégie commune et de lignes directrices illustrées par la mise en place d'une architecture et de mécanismes à divers niveaux et secteurs. Ce qui semble à ce propos avoir été saisi par les partenaires extra-régionaux au vu des propos tenus par M. Messahel sur la portée de la rencontre de Washington du 7 au 8 novembre regroupant les pays du Champ et les responsables américains. Pour le ministre délégué en charge des affaires africaines et maghrébines ,cette réunion constitue «une étape qualitative» pour un partenariat sur la base de l'approche politique dégagée lors de la Conférence internationale de septembre tenue à Alger. Un partenariat entre les pays du Champ et les acteurs extra-régionaux en matière de lutte contre le terrorisme devant répondre et traduire les recommandations de la conférence d'Alger sur la question. Il s'agit de la formation et du renforcement des capacités déjà existantes, la fourniture d'équipements, l'échange de l'information et du renseignement ainsi que le soutien au développement en vue de réduire voire éradiquer la pauvreté. Ceci étant, il est à noter que la conférence d'Alger ayant mis l'accent sur l'indivisibilité de la sécurité et la paix avec le développement. Ayant soutenu que les travaux de ces deux derniers jours, à Washington «ont été denses, riches et interactives» M. Messahel a indiqué qu'ils ont été «orientés vers l'examen de la satisfaction des besoins des pays de la région dans les domaines de la sécurité et du développement». Autre donne ayant été dégagée et soulignée lors la conférence d'Alger à l'adresse des partenaires extra-régionaux qui semblent s'y souscrire est de portée stratégique pour les pays du Champ. M. Messahel a indiqué que les pays du Champ (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) est un regroupement «considéré par les partenaires comme pouvant constituer un interlocuteur unique». Ce qui semble d'ores et déjà s'illustrer au vu de la portée politique de la réunion de Washington tenue entre les pays du Champ et les responsables américains à divers niveaux et de divers secteurs. Une rencontre qui pour M. Messahel a été «un exercice inédit puisque des pays, qui ont atteint un degré d'intégration avancée et qui sont organisés au sein d'une structure régionale» rappelle-il «conduisent simultanément et en commun des discussions avec leurs partenaires sur des préoccupations communes». Autre conséquence de portée politique par la tenue de la réunion de Washington est le signal fort en direction d'autres acteurs du début de l'inscription effective du dit partenariat entre les pays du Champ et les acteurs extras –régionaux sur la base de l'approche politique des pays du Champ réaffirmée à la conférence d'Alger. D'autres acteurs à l'exemple de l'Union européenne en général et des pays la composant en particulier, la France qui a tendance au vu de sa présence coloniale dans cette région à s'ériger en tant que gardien de cet espace. Pour sa part, Washington, a selon M. Messahel «réitéré son respect du principe de l'appropriation des questions cruciales de la sécurité et du développement» par les pays du Champ et a «exprimé sa disponibilité et sa volonté à appuyer les efforts collectifs des pays de la région» a-t-il indiqué. Si le travail et les efforts consentis par les pays du Champ a été porteur de résultats significatifs, principalement l'appropriation par ces pays du traitement des questions et des défis qui se posent à cette région, il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire.