Selon les chercheurs en sécurité de Kaspersky Lab, un cheval de Troie pour Android proposé comme application de gestion des SMS, envoie des messages texte vers des numéros surtaxés en Europe et au Canada. Ce type de Trojan chargé d'envoyer des messages SMS ou d'initier des appels vers des numéros surtaxés, a d'abord été conçu pour la plateforme Symbian de Nokia et les OS mobiles basés sur Java. Il a été aussi essentiellement localisé en Chine ou en Russie depuis plusieurs années. Cependant, la propagation rapide de terminaux sous Android, combinée à l'ouverture de la plate-forme mobile de Google, a attiré les auteurs de malware, les incitant à piéger de nouvelles victimes sur ce marché du smartphone. Jusqu'au début de cette année, la grande majorité des chevaux de Troie Android, repérés ici et là, ciblaient surtout des utilisateurs chinois et russes. Principalement parce que l'installation d'applications provenant de sources anonymes est très répandue dans ces pays-là. Néanmoins, ces derniers mois, les auteurs de logiciels malveillants ciblant la plate-forme Android se sont tournés vers le marché international. Le nouveau cheval de Troie pour Android découvert par Kaspersky porte le nom de Trojan-SMS.AndroidOS.Foncy. Et, à en juger par les divers témoignages publiés en ligne par les victimes, celui-ci a fait son apparition dans le courant du mois de septembre. Il se présente comme une application de gestion des messages SMS, et est distribué via des sites d'hébergement de fichiers. Une fois installée sur un périphérique, l'application envoie quatre faux messages texte à des numéros préenregistrés et surtaxés en France, en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni et au Canada, selon le pays où a été émise la carte SIM. Lorsqu'ils ont analysé le cheval de Troie, les experts de Kaspersky ont remarqué que le code responsable de l'envoi de messages texte non autorisés au Canada était cassé. Mais les auteurs du malware ont peut-être corrigé ce bout de code dans les versions plus récentes. Aujourd'hui, malheureusement, les Trojan SMS sont un moyen simple pour les cybercriminels de se faire rapidement et facilement de l'argent. L'utilisation frauduleuse des services SMS surtaxés se répand partout dans le monde, et elle semble ne va pas devoir s'arrêter de sitôt. Malgré des incidents comme celui-ci et les nombreuses mises en garde de spécialistes de la sécurité, affirmant que le nombre de chevaux de Troie pour Android est en augmentation rapide, tout le monde n'a pas l'air convaincu que le système d'exploitation mobile de Goo-gle pose un problème en matière de malware. Il y a une semaine, Chris DiBona, responsable des program-mes Open Source de Google, a accusé les vendeurs d'antivirus d'utili-ser la peur pour vendre des logiciels de sécurité « inutiles » pour An- droid. Les experts en sécurité sont en désaccord avec l'évaluation du développeur de Google et estiment que, même si les chevaux de Troie pour Android n'ont pas encore prouvé leur capacité d'auto-réplication, leurs diverses intrusions sur l'Android Market officiel suffisent à en faire une réelle menace.