La secrétaire d'Etat américaine a plaidé mardi à Genève pour l'avènement d'un régime de tolérance et de liberté en Syrie, où les forces fidèles au président Bachar al-Assad auraient repoussé des déserteurs venus de Turquie pour rejoindre les rangs de l'insurrection. «Une transition démocratique ne se résume pas au renversement du régime d'Assad. Cela suppose de mettre la Syrie sur la voie de l'Etat de droit et de garantir le respect des droits universels de tous les citoyens, quels que soient leur religion, leurs origines ethniques ou leur sexe», a déclaré Hillary Clinton, après avoir rencontré des membres du Conseil national syrien formé par l'opposition. Cette opposition, a poursuivi la secrétaire d'Etat, est consciente que les minorités doivent être convaincues qu'elles ont tout à gagner d'un régime «de tolérance et de liberté». La famille Assad appartient à la minorité alaouite, issue de l'islam chiite, mais les Syriens sont majoritairement sunnites. Alaouites et chrétiens s'inquiètent du sort qui leur serait réservé en cas de renversement du gouvernement. Hillary Clinton a ajouté que l'ambassadeur américain en Syrie devait regagner Damas ce mardi, six semaines après son départ. Selon l'agence de presse officielle Sana, des gardes-frontières ont empêché un groupe de 35 «terroristes armés» venant de Turquie de s'introduire en Syrie. Plusieurs ont été blessés et se sont repliés du côté turc, où ils ont été soignés par l'armée locale, poursuit-elle. «Les gardes-frontières n'ont subi aucune perte. Ils ont adressé un avertissement à tous ceux qui songent à porter atteinte à la sûreté de la Syrie ou de ses citoyens», ajoute l'auteur de la dépêche. Le Conseil national exhorte les déserteurs réunis sous la bannière de l'Armée libre de Syrie à se limiter à la protection des civils, mais ses membres s'attaquent régulièrement à des bases ou à des convois des forces gouvernementales. Des combats entre déserteurs et militaires ont ainsi éclaté mardi à Dael, dans la province méridionale de Deraa, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, dont le siège est à Londres. La répression du mouvement de contestation entamé à la mi-mars a fait plus de 4000 morts, selon les Nations unies. Damas dit combattre une rébellion extrémiste financée par l'étranger, qui a fait un millier de tués dans les rangs des forces de l'ordre.