La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a jugé, hier, en Turquie, un pays partageant une longue frontière avec la Syrie, que la situation syrienne ne pouvait pas être influencée de l'extérieur. «Aucun d'entre nous n'a vraiment d'influence, en dehors de dire ce que nous croyons et d'encourager les changements que nous espérons», a-t-elle déclaré dans un entretien à Istanbul avec la chaîne d'information CNN-Türk. «Ce qui se passe en Syrie est très incertain et troublant, parce que nombre d'entre nous avaient espéré que le président Assad ferait les réformes nécessaires», a-t-elle ajouté. Mme Clinton s'exprimait au second jour de sa visite en Turquie, au moment où une «Conférence de Salut national» réunissant plus de 300 opposants syriens s'ouvrait à Istanbul pour examiner les moyens de renverser le régime de Bachar Al Assad. «Les efforts de l'opposition pour se regrouper, s'organiser et définir un programme forment une part importante de la réforme politique», a ensuite commenté Mme Clinton lors d'une conférence de presse. La tentative des Syriens de constituer une opposition est «encourageante», a-t-elle ajouté, évoquant son espoir d'une «coopération pacifique avec le gouvernement en vue d'un avenir meilleur». Les Etats-Unis ont à la fois haussé le ton cette semaine contre le régime syrien et affirmé que le changement ne pourrait venir que des Syriens eux-mêmes. Hillary Clinton avait assuré vendredi que «la Syrie ne peut pas retourner en arrière» et qu'à ses yeux, le président Bachar Al Assad «a perdu sa légitimité» à force de répression brutale de sa population. A la différence de la situation en Libye, aucun consensus ne semble se dégager au sein du Conseil de sécurité de l'ONU pour condamner fermement le régime Assad.