Publiant leurs conclusions dans l'International Journal of Environmental Research and Public Health, une biologiste britannique et un géophysicien américain suggèrent un lien étroit entre le tremblement de terre de l'Aquila, en 2009, et le comportement de crapauds sauvages quelques jours avant le séisme. Une surveillance de tels indicateurs naturels pourrait-elle permettre de prévoir les catastrophes ? En 2009, dans la région de l'Aquila, en Italie, Rachel Grant, biologiste à l'Open University du Royaume-Uni, était en train d'étudier la population de crapauds d'un étang sous-terrain lorsque se produisit le fameux tremblement de terre. Or, durant les jours précédents, elle avait constaté un exode massif des amphibiens : «C'était très spectaculaire. On est passé de 96 crapauds à presque zéro en trois jours. Après cela, j'ai été contactée par la NASA...», dit-elle. En effet, le Dr Friedemann Freund, géophysicien à la NASA, pense que le comportement de ces crapauds est lié à l'activité sismique. Les roches de la croûte terrestre, 'stressées' par les évènements en profondeur qui précèdent un séisme, relâchent des particules chargées qui réagissent avec l'air quand elles atteignent la surface de la Terre, transformant les molécules de l'air en ions. «Les ions positifs, dans l'air, sont connus (...) pour causer maux de tête et nausées (...) et augmenter le niveau de sérotonine, une hormone du stress", a expliqué le Dr Freund. Ils peuvent aussi réagir avec l'eau, la transformant en péroxyde d'hydrogène. Cette chaîne d'événements chimiques pourrait affecter la matière organique dissoute dans l'eau d'un étang, la transformant en substances toxiques pour les animaux aquatiques.