Pour les survivants du violent séisme de Tangshan en 1976 qui avait fait 240 000 morts, près de Pékin, des vies auraient pu être épargnées au Sichuan le 12 mai, si plus d'attention avait été prêtée aux comportements étranges des animaux. Le tremblement de terre survenu il y a plus de trente ans avait accumulé les signes annonciateurs, racontent aujourd'hui les rescapés. Les chiens avaient poussé des hurlements sauvages des heures avant que le séisme ne frappe, se souvient l'un deux. Les souris et les serpents s'étaient agités à l'air libre, comme fous. Les chevaux et les vaches s'étaient mis à frapper les murs de leurs écuries et étables. «Les animaux essayaient de nous dire quelque chose. Si seulement nous l'avions su, il n'y aurait pas eu autant de morts», regrette-t-il. Pour lui comme pour d'autres survivants, il aurait aussi fallu mieux écouter les bêtes au Sichuan il y a deux semaines. Quelques jours avant le 12 mai, des centaines de milliers de crapauds ont fui la ville de Mianyang, proche de l'épicentre. Après coup, le phénomène a d'ailleurs suscité nombre de commentaires de bloggeurs convaincus qu'il s'agissait d'un signe annonciateur. Les scientifiques reconnaissent que les animaux, sensibles aux ondes, peuvent sentir l'imminence de catastrophes de ce genre. «Des stimuli chimiques et physiques émanent de la terre avant un tremblement de terre et les animaux les sentent probablement», explique un chimiste.