Depuis au moins la présidence Boudiaf, le discours officiel inclut toujours l'établissement d'un fichier national des cadres. Un fichier qui doit servir à utiliser les compétences disponibles et mises sur une voie de garage, carrément mises en retraite ou forcées à l'exil. On parle aujourd'hui de solliciter les cadres établis à l'étranger. Intentions généreuses, nationalistes, patriotiques, mais y a-t-il réellement possibilité de les rappeler et de les réinstaller sur le sol national ? Où sont ces postes d'emploi que ceux qui sont restés ici ne trouvent pas ? Or, il n'y a pas que les universitaires qui sont partis. Des raisons communes ? Une émigration clandestine plutôt économique et sociale que politique ? Il faut un emploi pour avoir un revenu mais il n'est toujours pas possible d'en trouver, plus particulièrement un emploi durable. Il faut un emploi durable pour pouvoir prétendre à un crédit immobilier, ce qui permet d'évaluer les déceptions des jeunes qui courent vainement parfois derrière un revenu qui leur permettra d'avoir accès à une «vie normale». Les raisons devraient être vraiment sérieuses, puisque bien que la haraga soit sanctionnée pénalement et que des pays se soient concertés pour y mettre fin, l'émigration dite clandestine par voie maritime et avec le risque d'y laisser sa vie continue. Il n'y a pas de peine qui puisse réellement dissuader de tenter l'aventure. Une peine ne dissuade pas toujours et tout le monde. Même la peine de mort ne dissuade pas contre les crimes. Quant à l'émigration des cerveaux, un aller généralement sans retour, ce sont les qualités de travail, de recherche mais aussi de rémunération qui en sont les principales motivations. Une politique pour leur faire effectuer le chemin inverse ?