La Turquie a mis ses menaces à exécution après l'adoption au Parlement français en première lecture de la proposition de loi UMP qui vise à pénaliser la négation du génocide arménien de 1915. Ankara a décidé de rappeler son ambassadeur de Paris tout en suspendant les visites des membres du gouvernement vers Paris. Parmi les mesures entreprises, la Turquie a gelé sa coopération économique et militaire avec la France. Pour répliquer à la loi française, la Turquie a accusé le Président français de rechercher des gains électoraux pour 2012 tout en accusant la France de génocide en Algérie. La Turquie accuse la France d'avoir agi de la sorte uniquement pour empêcher son adhésion à l'Union européenne. L'ambassadeur de Turquie a rapidement exécuté l'ordre de son gouvernement et a quitté Paris en compagnie de sa famille. Pour l'instant, la France a réagi par la voix du ministre des Affaires étrangères, Allain Juppé, qui a regretté la décision de la Turquie, l'appelant à ne pas «surréagir». Le Premier ministre turc Taieb Erdogan avait ordonné plusieurs mesures de représailles pour protester contre l'adoption de ce texte. Erdogan a accusé le président français d'avoir intentionnellement fait voter cette loi pour inciter la haine contre les musulmans. Selon le Premier ministre turc, cette nouvelle sortie a montré à quel point le racisme, la discrimination et l'islamophobie ont atteint des dimensions dangereuses en France et en Europe. Le chef du gouvernement turc a déclaré que les rencontres politiques, économiques et militaires prévus avec la France ont été officiellement annulés. Au moment où les députés français ont voté la loi de l'UMP, plusieurs centaines de Turcs ont manifesté devant l'assemblée nationale dénonçant, selon eux, «une loi de négation». La colère qui a piqué le Premier ministre turc l'a contraint de vouloir impliquer l'Algérie pour contrer la loi française. A ce sujet, Erdogan a appelé la France à assumer son propre passé avec l'Algérie où, selon lui, 15% de la population algérienne a été massacrée à partir de 1945. S'attaquant directement au président français, Erdogan a déclaré : «Si Sarkozy ne sait pas qu'il y a eu un génocide en Algérie, il peut demander à son père qui, selon lui, était un légionnaire en Algérie. Ne s'arrêtant pas là, Erdogan a ajouté que le père de M. Nicolas Sarkozy a beaucoup de chose à apprendre à son fils sur les massacres commis par les Français en Algérie. Le président français en déplacement à Prague pour assister aux obsèques de l'ex-Président tchèque a répondu aux Turcs par la voie de la diplomatie. «Nous respectons les convictions de nos amis turcs, c'est un grand pays, une grande civilisation, ils doivent respecter les nôtres», a-t-il déclaré.