L'ambassadeur de Turquie à Paris, Tahsin Burcuoglu, a quitté la France vendredi matin au lendemain du gel par Ankara de sa coopération politique et militaire avec Paris, a indiqué le porte-parole de la représentation diplomatique Engin Solakoglu. « L'ambassadeur est rentré pour consultations », a déclaré M. Solakoglu, au lendemain de l'adoption par l'Assemblée nationale française d'une proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien. Jeudi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait déclaré que son pays « a décidé d'annuler toutes les réunions économique, politique et militaire avec la France ». Ce vote « va ouvrir des plaies irréparables et très graves dans les relations bilatérales », avait affirmé M. Erdogan, accusant les législateurs français de faire de la politique sur « le racisme, la discrimination et la xénophobie ». Les députés français ont voté jeudi une proposition de loi pénalisant d'un an de prison et 45.000 euros d'amende la négation d'un génocide reconnu par la loi, comme l'est depuis 2001 en France le génocide arménien de 1915, qui a fait 1,5 million de morts, selon les Arméniens. La Turquie reconnaît que jusqu'à 500.000 Arméniens sont morts pendant des combats et leur déportation, mais non pas par une volonté d'extermination.