La plaine d'Oum Théboul qui s'étend sur plus de 16 000 ha cultivables est complètement submergée par les eaux qui se déversent du lac Tonga, a-t-on constaté dimanche. Ces inondations, qui touchent principalement les terres agricoles des mechtas de Dey Zitoun, Melloul, Mechtab et une partie de la zone d'Oued El-Hout, causent un grand préjudice aux agriculteurs qui n'arrivent plus, depuis quelques années déjà, à cultiver leurs terres faute d'une prise en charge de ce problème crucial. Selon des agriculteurs rencontrés sur place, ce problème est dû à une brèche, large de plus d'un mètre, ouverte dans la digue du lac Tonga et par laquelle se déversent les excédents d'eau pour inonder les terres limitrophes et les rendre inaccessibles pour une longue période de l'année. Ces mêmes fellahs ont également ajouté que certaines parcelles demeurent inondées même en été, d'où les difficultés pour cultiver la terre. Cette digue, qui n'a fait l'objet d'aucun aménagement depuis longtemps, risque de s'effondrer sous le poids des eaux à chaque fois que ce lac gonfle, ont-ils précisé. Les agriculteurs touchés ont également affirmé que les eaux qui se déversent sur leurs terres entraînent des graines d'arbustes hydriques, appelées localement tarfa, qui commencent à envahir certaines parcelles en poussant un peu partout. Au niveau de la Direction de l'environnement et de l'aménagement du territoire de la wilaya d'El Tarf, il est souligné qu'une «étude globale» pour le traitement de toute la zone du lac Tonga, digue et chenal compris, est «en voie de finalisation». Quant à la prise en charge des travaux à réaliser, elle sera définie à la suite de cette étude qui sera remise au ministère de tutelle. «Une fois achevée, cette étude définira les moyens à mettre en œuvre pour colmater la brèche de ce lac, maintenir ses écluses en fonctionnement pour réguler les eaux, curer le chenal qui relie le lac Tonga à la mer et mettre définitivement un terme aux inondations de ces parcelles agricoles qui sont généralement spécialisées dans la culture d'arachides et le maraîchage», a-t-on assuré à cette direction. L'élevage dans cette région, essentiellement traditionnel, subit également les contrecoups de cette situation car d'importantes zones de pâturage sont aussi inondées durant cette même période, ont relevé, par ailleurs, certains éleveurs.