Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Sidi Mohamed Ferhane, directeur général de la prévision et des politiques au ministère des Finances, a expliqué comment la Banque mondiale arrivait à classer l'Algérie en mauvaise position pour ce qu'elle appelle «le climat des affaires». Tout simplement, la Banque mondiale s'adresse à des consultants privés et à partir des discussions avec eux, elle détermine ce «climat des affaires» en Algérie. M. Ferhane ne met pas en cause le fait que la Banque mondiale discute avec des consultants privés, mais il lui demande d'avoir des consultations avec l'Administration algérienne pour éclaircir certains points. Il s'agit, selon lui, d'un problème de communication. Il avait souligné auparavant qu'en terme de pression fiscale, l'Algérie a la plus basse pression fiscale au niveau du bassin méditerranéen, par rapport à l'Italie, à la France et aux pays limitrophes. Cela ne ressort pas dans le classement sur le «climat des affaires» du Doing business, établi par la Banque mondiale. Dans cet entretien, M. Ferhane a évoqué essentiellement la loi de finances pour 2012. Celle-ci prévoit, fait-il savoir, une enveloppe de dépenses de 7 400 milliards de dinars répartis en dépenses de fonctionnement (4 600 milliards de dinars) et dépenses d'équipement (2 800 milliards de dinars). Il rappelle que les dépenses de fonctionnement intègrent les récentes mesures sociales notamment les hausses de salaires (à partir de 2013, dit-il, il y aura la stabilisation de la rubrique salariale) et les subventions de produits de première nécessité (celles-ci tournant autour de 200 milliards de dinars, précise-t-il). L'Etat veut encourager le développement de la filière lait dans les créneaux de la collecte de lait cru et de la production, pour limiter les importations qui se sont élevées déjà à 2 milliards de dinars, annonce-t-il. A propos des dépenses d'importations, il estime qu'elles atteindront, à la fin de l'année, entre 45 et 46 milliards de dollars, mais, souligne-t-il, c'est spécifique pour l'année 2011, car c'est lié aux rappels et aux augmentations des salaires. Les importations représentent les produits alimentaires (les céréales) et les biens de consommation industriels (les véhicules). Il fait observer que la demande interne s'est orientée vers les produits d'importation. Le Fonds de régulation des recettes (FRR) atteindra 5 500 milliards de dinars à la fin de l'année, prévoit-il. Il est optimiste quant à la durée de la crise mais pense que le FRR permettrait une couverture du déficit budgétaire durant deux à trois ans. Ce Fonds est géré, affirme-t-il, dans la transparence. Quant au niveau des réserves de change, il assure la couverture de quatre années d'importations, fait-il savoir.