Les cinq premiers passeports biométriques électroniques ont été remis mercredi à leurs propriétaires, lors d'une cérémonie organisée au centre de documents et titres sécurisés à Alger, par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. En effet, l'année 2012 sera celle de la délivrance effective de ce document de voyage sécurisé exigé par l'Organisation internationale de l'aviation civile, et permettant à l'Algérie de rejoindre les 79 pays utilisant ce document, et prouver aussi la modernisation de son administration publique à travers notamment l'informatisation des prestations de services publics qui seront également conclus par des cartes d'identité, des permis de conduire et des cartes grises tous électroniques. Lors de son intervention, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a indiqué que l'opération a accusé un retard avant la création du centre national de documents et titres sécurisés, la dotation des daïras de 700 équipements adéquats et la formation des ingénieurs et techniciens algériens pour la production des documents sécurisés. A ce sujet, le ministre a assuré que mis à part l'acquisition d'équipements de pays européens, «toutes les opérations relatives à la production du passeport biométrique électronique ont été assurées par un groupe de travail 100% algérien». Dans le même sillage, le commissaire divisionnaire, Hacène Boualem, a indiqué que «l'option d'un projet clef en mains confié à un intégrateur tel qu'adopté par la quasi-totalité des pays a été écartée par l'Algérie» et ce, en expliquant que «l'intégrateur est une entité spécialisée qui ne peut être qu'étrangère, ce qui aurait, pour ce choix, engendré des coûts exorbitants contre un niveau de transfert technologique faible, voire nul». L'intervenant a noté que le choix des compétences algériennes travaillant dans un contexte de cohérence et de confiance avec l'autorité gouvernementale a permis d'assurer une indépendance dans la gestion des plates-formes techniques, de préserver les bases de données constituées contre tout risque d'usage ou manipulation incompatibles avec l'intérêt national et prémunir, également, le pays de toute prédominance technologique et lui permettre de faire évoluer ses systèmes en toute souveraineté et indépendance. Pour ce qui est du plan d'action mis en œuvre pour la réalisation du passeport biométrique, le conférencier a noté qu'outre la formation des ingénieurs spécialisés de plusieurs régions du pays, l'infrastructure immobilière a été réalisée par des entreprises algériennes dont Cosider qui a construit le centre principal de documents et titres sécurisés à Alger et un secondaire au Sud. Pour ce qui est des infrastructures matérielles et logicielles acquises, il citera, entre autres, le sous-système de comparaison automatique des empreintes digitales «AFIS» acquis auprès de la société américaine Cogent Systems, le sous-système de gestion de production et de personnalisation des passeports biométriques acquis auprès de la société française Oberthur Technologies, et le sous-système de gestion des certificats électroniques de la société française Keynectis. Il s'agit, également, de 870 stations d'enrôlement biométriques et 800 équipements de délivrance acquis auprès de la société américaine Cogent Systems, deux chaînes de personnalisation automatique et une chaîne semi-automatique acquises par l'Hôtel des Monnaies auprès de la société Hollandaise IAI, une chaîne de personnalisation manuelle et de contrôle de la qualité acquises par l'Hôtel des Monnaies auprès de la société allemande Atlentic Zeiser, les E-Cover acquis par l'Hôtel des Monnaies auprès de la société Oberthur et un film holographique (Laminat) acquis par l'Hôtel des Monnaies auprès de la société suisse Kurz. Une opération de recrutement de 1600 ingénieurs d'Etat en informatique a eu lieu au départ du projet, permettant à la fois l'algérianisation de l'opération et la réalisation d'une économie substantielle sur les coûts du projet estimée à plus de 30 millions d'euros. M. Ould Kablia a, par ailleurs, indiqué que l'opération de numérisation et d'informatisation des 70 000 registres d'état civil national, portant 50 millions d'actes, a atteint les 40% et sera de 100% à la fin de l'année.