La compagnie CRT Scena Madre, qui vient d'Italie, a animé jeudi soir à la salle El-Mouggar à Alger, un spectacle de danse et de chant italien Orphéus, qui a enchanté le public algérois. Organisé par l'ambassade d'Italie et l'Institut culturel d'Alger, en collaboration avec l'Office national de la culture et de l'information, l'O.N.C.I., ce spectacle s'est déroulé en présence de l'ambassadeur d'Italie en Algérie, Giampaolo Cantini, de l'ambassadeur de Roumanie, Victor Mircea, et l'attachée culturel de l'ambassade d'Italie et directrice de l'Institut culturel italien, Maria Battaglia. La compagnie qui a visité l'Algérie pour la première fois a exécuté avec une pureté et une virtuosité différentes danses sous une fusion d'harmonies, de mélodies, de rythmes de la musique africaine. Avec ses musiciens sénégalais, sous la direction et mise en scène de l'artiste italienne Daniela Giordano, chorégraphie de Lamine Daba, danse de Jean Ndiaye et composition musicale de Smaïla Mbaye et Djibril Gningue. La compagnie CRT Scena Madre a séduit le public de la salle d'El-Mouggar par les différents tableaux exécutés par le danseur sénégalais Jean Ndiaye qui a dévoilé, à travers des danses chorégraphiques caractérisées par une ondulation de son corps et ses danses en avant, retour en arrière et en rotation et de pas de danse parfaitement maîtrisés, toute la créativité et la richesse de la culture africaine. Un spectacle grandiose qui se livre, en effet, comme un fenêtre ouverte sur la culture africaine et sur le monde magique de danse sous une sublime synthèse de langages visuels et sonores, poésie, théâtre, danse, musique et chant. L'écriture poétique devient voix et se fond dans la danse, dans l'émotion du son qui joue en trio avec Djembè et la Kora. Durant plus d'une heure de spectacle, le public, venu assez nombreux, a apprécié la qualité de cette danse sous une lumière feutrée et parfois sombre accompagnée par une musique douce parfois brutale avec le Djembè et la Kora. Le tout mélangé à la voix envoûtante et sensuelle de l'artiste Daniela Giordano qui a su accéder, par ses interprétations en langue italienne, au secret moteur de l'univers et de l'amour pour Orphéus. «L'amour, la seule puissance qui pousse la connaissance au-delà des limites matérielles. Au-delà du visible et du mesurable, l'unique réalité qui unit et qui permet de percevoir la vraie entité de tous les phénomènes quand corps et esprit se fondent dans une seule âme», estimera-t-elle devant l'assistance par ses mouvements, parfois contente et parfois en colère. Après avoir subjugué les présents, l'artiste a enchaîné par d'autres prestations fortes au point de vue musique mais aussi émotion tout en décrivant l'amour d'Orphéus par ses paroles évoquant un rêve d'amour et la colère. Rencontré en marge de la soirée, Daniela Giordano a exprimé sa joie pour sa première participation à Alger. Il nous a annoncé la préparation de la 11e édition du festival Festa d'Africa festival 2012 qui se tiendra en septembre prochain à Rome. Et la préparation de la pièce théâtrale intitulée Déffisa di Donna sur la violence à l'intérieur des familles qui verra le jour au mois de mars prochain. A noter que Daniela Giordano, une actrice italienne, est également réalisatrice et chercheur en théâtre contemporain international. Elle travaille depuis longtemps en Italie et à l'étranger. Sous sa direction, elle a présenté de nombreux spectacles en Italie, en Europe, aux Etats-Unis et au Canada. Ce grand travail a été aussi l'objet de sa thèse finale à l'Académie des Beaux-Arts de Carrare. En tant qu'interprète, elle a été engagée par des théâtres parmi les plus importants, interprétant les grands personnages de la littérature classique et contemporaine sous la direction de célèbres directeurs de scène. Elle s'est spécialisée en dramaturgie contemporaine africaine. En 2002 elle est invitée comme spécialiste et directeur de scène à la table ronde organisée au théâtre africain francophone à l'université de Rennes 2. Elle a travaillé à la radio et la télévision italienne pour la série de RAI- Fiction et a reçu le prix Grolla d'Oro en 2006 pour la meilleure actrice. Avec la même mention, elle a reçu le prix Maschera d'Oro en 1993, et pour le Fest d'Africa Festival a obtenu une médaille par la présidence de la République italienne (2009). Elle a été nommée président du jury international au 21e Festival du théâtre du Caire et puis a été un membre du jury au Damas Film Festival.