Le porte-parole du RND et président du groupe parlementaire du parti, Miloud Chorfi, a souligné, dans un entretien accordé à l'APS, la nécessaire mobilisation des partis politiques pour éviter l'abstention lors des élections à travers une sensibilisation des citoyens de l'importance du scrutin. Le plus important pour le citoyen est «qu'il soit sensibilisé aux questions le concernant dans différents domaines», a ajouté M. Chorfi, indiquant que le RND «a adopté pour les prochaines élections une stratégie basée sur la franchise et la transparence et mettant l'accent sur les réalisations accomplies par l'Etat tout en relevant leurs aspects positifs et négatifs». Soulignant «le manque de communication flagrant entre la classe politique et le citoyen», M. Chorfi a indiqué que «parfois, l'information parvient erronée au citoyen à cause de certains partis qui, au lieu transmettre un message d'espoir, font du marchandage politique et noircissent la situation devant le citoyen». «Contrairement à certains partis, le RND ne craint pas la montée du courant islamique mais redoute plutôt une abstention, faute de mobilisation des partis politiques et des candidats indépendants en lice», a-t-il ajouté. A une question sur la vision du parti de la situation politique post-législatives, M. Chorfi a indiqué que «certains rêvent que la situation change en leur faveur, alors que d'autres tentent de déstabiliser le pays et d'entraver le processus démocratique sur la base de dictats imposés par des parties étrangères et autres». «Certains recourent aux internationales religieuses et politiques et importent des fatwas, oubliant que l'Algérie recèle un nombre important d'Ulémas et de compétences à même de contrer les fatwas importées et que l'Algérie ne peut pas être la copie d'un autre Etat, ayant une expérience pionnière dans la démocratie et du pluralisme lui permettant ainsi de résoudre toute seule ses problèmes», a-t-il martelé. M. Chorfi a, par ailleurs, affirmé que le RND était convaincu que «l'Algérie n'a pas besoin de recourir à la fitna et la subversion au nom de l'Islam qui ne doit pas être l'apanage d'un quelconque parti politique», ajoutant que «la prochaine étape sera difficile car intervenant dans une conjoncture politique exceptionnelle caractérisée par des changements, des réformes et l'agrément de nouveaux partis politiques». Quant à une éventuelle réédition du scénario des législatives de 1991, M. Chorfi a écarté cette possibilité car, a-t-il dit, à l'époque, il y avait «un manque de maturité politique» mais «aujourd'hui, nous avons tiré les enseignements qu'il faut». Le porte-parole du RND a souligné que les prochaines législatives «ne seront pas semblables à celles de 1991 car le peuple algérien a acquis une maturité politique et connaît désormais ses intérêts», ajoutant que «les mêmes erreurs ne seront pas rééditées». Concernant une éventuelle alliance du RND avec d'autres partis, M. Chorfi a souligné que «les alliances sont indispensables». Evoquant le retrait du MSP de l'alliance présidentielle, il a précisé que «l'alliance ne peut plus être perçue comme auparavant et il convient de réfléchir à conclure de nouvelles alliances». Au volet réformes, le RND estime qu'elles «sont à même de consolider le processus de deux décennies d'expérience démocratique et permettre d'aplanir les entraves héritées de la rude expérience qu'a connue notre pays pendant les années 90». Il a souligné, dans ce contexte, l'impérative consolidation du cadre juridique et législatif de la vie politique, associative et parlementaire parallèlement à la promotion de l'activité médiatique, lesquels représentent pour le RND «les principales bases de toute expérience démocratique». Les lois sont souveraines et n'ont pas été dictées de l'extérieur, a estimé l'intervenant rappelant que le président de la République avait évoqué en 1999 trois principaux axes, à savoir «l'instauration de la paix et de la stabilité, une véritable relance de l'économie et les réformes politiques». Concernant les préparatifs des prochaines échéances par le RND, M. Chorfi a rappelé que son parti menait une campagne «continue depuis 2007» même en dehors des rendez-vous électoraux, car il a décidé de demeurer à l'écoute des citoyens.