En anglais, on appelle ça un «fairy tale» (un conte de fée pour les non-anglophones) ; franchement, si on nous avait dit, il y a un mois, que les Tunisiens allaient réussir une telle performance durant cette CAN-2012, nous ne l'aurions pas cru. Face aux Gabonais, nombreux ceux qui étaient sceptiques quant à la résistance que les Aigles de Carthage fourniraient face à des professionnels de renom, que la publicité a bien chérie. Résultat des courses, les Panthères infligent une première défaite à ces Aigles. Surprise pour les uns, mais pas pour d'autre. L'essentiel a été fait pour les Tunisiens qui viennent de marquer d'une pierre blanche leur capacité à réaliser des résultats de très haut niveau. Mardi en présence du chef d'Etat gabonais, du président de la CAF et des invités (VIP), les Tunisiens ont imprimé sur la pelouse une qualité de jeu exceptionnelle. Cette fois-ci, ils ont fait circuler la balle d'un joueur à un autre avec intelligence et occupé à maintes reprises le périmètre des 18 mètres. Avec ce rythme, les Gabonais se sont inquiétés et affichaient un étonnement devant cette équipe maghrébine qui fausse les calculs de son sélectionneur. La poignée de supporters tunisiens présents dans les gradins séduits par ce niveau technique, utilisait leurs portables ou leurs appareils photos pour immortaliser l'instant, avec une ovation énorme. Ce qui démontre, une fois de plus, que l'équipe a séduit. Le Gabon, quant à lui, fort de ses deux dernières victoires, cherchait à maintenir une pression mais n'arrivait pas. Après seulement 5 minutes de jeu, le virevoltant Youssef Msakni s'infiltre entre deux joueurs, frappe des 20 mètres une flaque d'eau, vient au secours du portier gabonais, Didier Ovono. La marche vers ses buts se multipliait et les tirs notamment de Wissem Ben Yahia (8e et 12e), le mettaient dans une situation délicate. On continue à développer un jeu jamais vu dans le cadre de cette CAN. Libérés de tout complexe, les Aigles survolent à très basse altitude la cage du portier qui fait réagir le sectionneur gabonais depuis son banc de touche. La première mi-temps tire à sa fin, le Gabon assommé par le jeu que leur livre leur adversaire, tente de s'organiser autrement mais leurs actions restent maladroites avec quelques rares occasions, à l'image du Gabonais, Andre Biyogo qui d'un tire rase le poteau gauche du gardien de but tunisien. Une alerte qui a failli faire mouche, 30' un autre tire des 35 m, le ballon est dévié par le gardien, la défense flotte et les joueurs maintiennent le cap malgré ce vent violent qui souffle sur leur périmètre comme cette demi-volée pas cadrée d'André Biyogo Poko située à la (28e) ou encore ce retourner d'André Biyogo Poko sur un service trop haut de Roguy Meye (40e) ou alors sur ce coup franc trop appuyé de Bruno Mbanangoye (43e). Dans le temps additionnel, Rami Jeridi se frotte au poteau alors que l'arbitre met fin au débat. A la reprise Gernot Roh pousse Levy Madinda, met au repos Roguy Meye et ce pour tenter de venir à bout des Aigles qui menacent. Le courant d'air semble changer de camp, la pause aurait été houleuse dans les vestiaires chez les Gabonais, non contents de la prestation fournie jusque là par les locaux. Une autre stratégie est vite mise en place. Résultat à la 57e minute, d'Edmond Mouélé non surveillé, frappe mais heureusement que Aymen Abdennour était à son poste. La pression s'accentue, corners sur corners, fautes sur fautes – un nouveau climat semble faire son entrée. A la 63e minute de jeu, au top chrono de la seconde mi-temps, Daniel Cousin récupère un ballon. Aubameyant déjà en position de tir, frappe et la balle fait bouger les gradins et les supports. Les Aigles sont touchés en plein centre (1-0). Mais le score restera le même, les Tunisiens ont réussi leur match et promettent de revenir avec une autre tonalité lors du prochain match des quarts de finale, prévu le 5 février prochain face au premier du groupe D (Ghana, Guinée ou Mali).