La seconde rencontre des quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations entre la Tunisie et le Ghana avait aussi un goût tunisien. Peur au ventre, ces mondialistes de Ghanéens n'ont rien lâché de leur dynamisme. Ils se sont trompés d'équipes. Ils pensaient avoir en face une Tunisie facile à croquer et ne laisser aucune trace. «Erreur» se sont dit les Ghanéens. Ils avaient «pioché» quelques techniques de jeu et découvert, à l'instar des autres formations, une Tunisie forte techniquement, malgré le but inscrit à la 10e minute de jeu sur corner par John Mensah qui de la tête signe ainsi son premier but de la partie. Un but qui provoqua une formidable réaction du milieu de terrain tunisien en allant déstabiliser la défense ghanéenne. C'est ce qui s'est passé à la 43e où l'attaquant d'Evian Thonon-Gaillard, Saber Khalifa trouve un couloir non contrôlé pour ramener le score à égalité (1-1). Les Aigles de Carthage, fidèles à leur stratégie, jouent de longs ballons et coups de pied arrêtés. Une stratégie qui va pourtant s'avérer payante. Khelifa chute dans la surface, que va dire l'arbitre ? Rien. Ce n'est pas fini, les stratégies des sélectionneurs sont mises à rude épreuve. A la 62e, Emmanuel Agyemang Badu, provoque le gardien d'une reprise de la tête, mais le ballon est stoppé par le gardien tunisien, Mathlouthi. La course vers les buts prend une autre tournure. Elle passe par des coups francs et des provocations que l'arbitre aime bien voir et siffler. La philosophie de l'arbitre n'est autre que celle d'un apprenti qui veut se distinguer. Au lieu de calmer le jeu sur certaines actions pas forcément dangereuses, il n'en rate aucune, au contraire, il brise le jeu et augmente la nervosité des deux formations. Les esprits s'échauffent, des arrêts de jeu se font remarqués et la rencontre perd de son sens. Le Ghana constate que les choses deviennent très difficiles, pas de possibilité d'aggraver la marque au contraire, les représentants de Carthage s'installent sur le périmètre des 18 mètres et menacent le portier. Des occasions de scorer défilent mais le changement opéré par le sectionneur tunisien n'était pas la bonne solution. L'ombre d'un scénario semblable à celui du Gabon – Mali grandit : le Gabon, bien que dominateur, avait été éliminé aux tirs au but. Mais l'histoire refuse de revenir sur le terrain puisqu'à la 102e minute de jeu, le gardien tunisien, auteur d'une manchette à ras de terre exceptionnelle devant Gyan (75e), a ensuite commis l'erreur qui tue. Sur un long centre de Badu, il s'envolait pour s'emparer du ballon, puis le relâchait dans les pieds d'Andre Ayew qui n'avait qu'à le pousser dans les filets (101e). André Ayew, ce ballon d'or africain, fierté de l'Olympique Marseille, envoie les siens en demi-finale. L'expulsion du Tunisien Abdennour à la 108e minute facilitera la tâche des Ghanéens en fin de match et malgré deux dernières occasions tunisiennes, le score en restera à (2-1). La Tunisie a été la dernière équipe du Maghreb à saluer la CAN-2012.