L'arrivée de Carlo Ancelotti à la place d'Antoine Kombouaré et le recrutement de trois joueurs au mercato ont redistribué les cartes au sein de l'effectif du Paris SG avec des gagnants, comme Bodmer ou Lugano, et des perdants, comme Matuidi ou Chantôme. Dans ce secteur, Lugano est «Le» grand vainqueur de l'arrivée de «Carletto». Kombouaré n'avait pas hésité à le lancer cet été mais ses prestations décevantes l'ont peu à peu écarté des terrains. Titulaire à 12 reprises sous l'ancien régime qui avait pris l'eau à Marseille lors de la 15e journée, n'avait plus joué en L1 depuis. «CA» l'a relancé, avec succès puisque son premier but de la saison, à Locminé, a qualifié le PSG en Coupe de France ! Depuis janvier, il a démarré quatre des cinq matchs. Autre bénéficiaire, Bisevac, qui avait pourtant l'image de «fils de Kombouaré». Si l'ex-Nordiste ne compte que 11 titularisations avant la trêve, c'est qu'il a été blessé plus de six semaines. Depuis, et alors que la concurrence s'est intensifiée dans l'axe, Bisevac s'est révélé au poste d'arrière droit, où il enchaîne les bonnes prestations. Avec, en prime, un but à Brest et une passe décisive contre Toulouse. A l'inverse, Camara, Armand et Ceara sont les grands perdants du changement. Le premier n'a que deux titularisations en coupe - sans briller - à se mettre sous la dent depuis janvier, contre 18 avec Kombouaré. Armand, qui avait participé à 19 matchs avant la trêve, a disparu depuis l'entrée en matière de Carletto avec un seul match, contre… Locminé. Enfin, le Brésilien, homme à tout faire de Kombouaré, a vu Bisevac s'imposer à droite et Maxwell arriver à gauche. Il n'est plus le premier choix nulle part. Nommé vice-capitaine, comparé à Pirlo et à Seedorf, Bodmer a manifestement marqué des points. «Non, ce n'est pas mon chouchou. J'essaie simplement d'être objectif et je pense que c'est un joueur fantastique», s'est défendu son coach. Résultat, l'ex-remplaçant attitré de Pastore est désormais incontournable au milieu. A l'origine, Ancelotti souhaitait l'installer devant la défense, «sa meilleure position car il peut trouver verticalement l'attaquant», mais il a été très bon contre Brest dans un rôle plus offensif et a aussi évolué, avec moins de bonheur, à gauche de Thiago Motta contre Evian. Lui aussi polyvalent, Jallet n'a pas fondamentalement changé de statut depuis l'arrivée d'Ancelotti, mais l'Italien semble compter sur lui. A droite de la défense ou de la ligne de trois milieux, il a débuté tous les matchs de 2012, sauf contre Sablé en Coupe, où certains titulaires étaient au repos. Et il était entré en jeu dès la 27e minute après la blessure de Pastore. La situation est nettement moins rose pour Matuidi et Chantôme. Les deux se sont blessés au mauvais moment et le trio Sissoko-Motta-Bodmer semble avoir une longueur d'avance. Il leur faudra saisir les occasions, comme l'a fait Matuidi, auteur d'une excellente entrée contre Evian. Quant à Chantôme, son profil de relayeur semble fait pour «l'arbre de Noël» d'Ancelotti. Gameiro est le bénéficiaire paradoxal d'un mercato où l'on a énormément parlé de buteurs (Pato, Tevez et Damiao) mais où ne sont arrivés que des joueurs défensifs. Il juge lui-même son bilan «moyen», mais le départ d'Erding a encore affaibli une concurrence déjà timide à son poste. Plutôt que Hoarau, son principal rival dans un système à une seule pointe est à chercher du côté des milieux offensifs. Contre Toulouse, le trio Ménez-Pastore-Nene s'était ainsi partagé le travail en l'absence, sur blessure, de l'ex-Lorientais.